Europe : Haro sur les migrants
Les gouvernements européens redoublent d’efforts dans l’inhumanité.
dans l’hebdo N° 1630 Acheter ce numéro

Des drones, des caméras de surveillance, des effectifs supplémentaires : en mettant 31,4 millions d’euros sur la table, voilà ce qu’a obtenu Priti Patel, ministre britannique de l’Intérieur, de son homologue Gérald Darmanin pour traquer les migrant·es qui tentent le passage de la Manche. Sur la côte du Pas-de-Calais comme ailleurs, les gouvernements ne peinent pas à s’entendre pour bloquer celles et ceux qui fuient la misère ou l’oppression. La France n’a aucun scrupule à appuyer le gouvernement conservateur de Boris Johnson, qui a promis de durcir sa loi sur l’asile, maintenant qu’il peut s’affranchir des règles européennes avec le Brexit qui sera pleinement effectif le 1er janvier 2021. Paris est cohérent avec l’ensemble de ses « partenaires » de l’UE, tous très pressés d’empêcher les migrant·es d’arriver jusqu’à leurs frontières. En Italie, les navires des ONG portant secours aux esquifs qui tentent la traversée depuis la Libye ou la Tunisie subissent toujours mille tracas administratifs qui les maintiennent à quai. Selon le principe des vases communicants, la fermeture de la voie des Balkans (grâce aux milliards versés par l’UE à la Turquie d’Erdogan), puis celle de la Méditerranée (par un accord avec la Libye qui est pourtant tout sauf un pays sûr), c’est maintenant l’Espagne qui se retrouve en première ligne, avec la route des Canaries qui connaît depuis cet été un nouvel afflux (16 700 arrivées cette année, onze fois plus qu’en 2019). Selon le gouvernement régional canarien, au moins 500 personnes ont péri en tentant une traversée de plus d’une centaine de kilomètres depuis l’Afrique.
Envie de soutenir le journal autrement qu’en vous abonnant ? Faites un don et déduisez-le de vos impôts ! Même quelques euros font la différence. Chaque soutien à la presse indépendante a du sens.
Faire Un DonPour aller plus loin…

Représentation : Remaniement orienté au Cese

Twitter : Les algorithmes ont bon dos…

Finance : Quand Wall Street se fait « troller »
