« How to Save a Dead Friend » : à la vie, à la mort

Dans la Russie étouffante de Poutine, le journal intime d’un amour perdu.

Christophe Kantcheff  • 27 juin 2023 abonné·es
« How to Save a Dead Friend » : à la vie, à la mort
Une œuvre qui garde vivants la vibration d’un amour et le souvenir d’un jeune homme à la révolte intérieure sans débouché possible.
© La 25e heure

How to Save a Dead Friend / Marusya Syroechkovskaya / 1 h 43.

À 16 ans, Marusya Syroechkovskaya veut mourir, mais elle rencontre Kimi dont elle tombe éperdument amoureuse. Constituant un journal intime en images, Marusya n’a cessé de filmer avec sa petite caméra le quotidien du couple qu’elle forme avec Kimi. Ils sont très jeunes, fusionnels, admirateurs du groupe punk Joy Division, avec pour horizon un no future dans la Russie de Poutine. How to Save a Dead Friend est d’abord un film sur une autodestruction. Kimi va en effet vivre une descente aux enfers à cause de l’héroïne. Rien ni personne ne peut le retenir dans cette fuite en avant délétère.

Même quand ils seront séparés du fait des ravages de l’addiction, la jeune femme sera toujours un soutien, hélas impuissant, pour le garçon. How to Save a Dead Friend est aussi une œuvre qui garde vivants la vibration d’un amour et le souvenir d’un jeune homme à la révolte intérieure sans débouché possible. Le film est ainsi une sorte de tombeau poétique contemporain, très rythmé, traversé par nombre de titres grunge ou post-punk. « C’est une histoire d’amour qui pourrait se produire partout où les voix sont réduites au silence », dit Marusya Syroechkovskaya dans le dossier de presse. Depuis, opposée à la guerre en Ukraine, elle a fui son pays.

Recevez Politis chez vous chaque semaine !
Abonnez-vous
Cinéma
Temps de lecture : 1 minute