L’école rêvée par les écoliers

Les enfants d’une classe de CM1-CM2 ont imaginé une école du futur plus proche de leurs aspirations, de la cour de récréation… et de la vie à l’extérieur.

Lily Chavance  et  Zoé Neboit  • 5 juillet 2023 abonné·es
L’école rêvée par les écoliers
Mahfuzah (en haut), à droite Bilel et Halimatou, Moussa (en bas à gauche) sont venus à Politis parler de leurs aspirations et de la vie à l'école.
© Maxime Sirvins

Attablés au cœur de la rédaction de Politis, Mahfuzah, Moussa, Halimatou et Bilel sont venus parler de leur école de rêve. Tous les quatre en CM1-CM2 dans une école du nord de Paris, ils ont fièrement joué les porte-parole de leur classe. Dans cette école où plusieurs professeurs s’inspirent déjà de pédagogies coopératives, leur professeure, Magali, emploie la méthode Freinet. Cette formule alternative est fondée sur la libre expression des enfants et permet d’apprendre des fondamentaux « de gestion collective, d’organisation et de solidarité », nous confie l’enseignante. Les quatorze élèves de cette classe, dont les pupitres sont organisés en îlots où ils pratiquent des activités manuelles et se réunissent en « conseil de coopération », affirment avec enthousiasme leurs valeurs d’entraide, de solidarité et d’autonomie. Pour préparer la venue à Politis de leurs quatre représentants, ils ont imaginé leur « école du futur » pendant plusieurs jours. L’occasion de discuter de leur établissement, de soumettre leurs suggestions et, plus largement, d’aborder la nature de l’école ou les fondamentaux de l’apprentissage. En bons émissaires, à l’aise à l’oral, enjoués et motivés, les quatre enfants nous ont confié que les arguments et contre-­arguments ont fusé dans la classe.

Comment souhaitez-vous apprendre ?

Halimatou : Dans notre classe, certains élèves étaient pour l’apprentissage par cœur. D’autres s’y opposaient, parce qu’on n’aurait pas assez de place pour se rappeler de tout. Moi, j’aimerais continuer d’apprendre les matières de base, tout en ayant des activités manuelles.

Moussa : Aujourd’hui, la méthode me plaît. On travaille en collaboration et en coopération. Grâce à ça, personne ne va plus vite que les autres et on avance tous ensemble. Dans la classe, il y a un ou deux tuteurs par équipe, et ils nous aident quand on en a besoin.

Moussa. (Photo : Maxime Sirvins.)

Bilel : Je n’aime pas apprendre par cœur. C’est comme si les maîtres et les maîtresses étaient supérieurs à nous. Pourtant, on est égaux. Avec la méthode Freinet, on apprend plus à notre rythme et on peut partager entre nous dans la classe. Pour mon école du futur, je garderais les matières de base – les maths, le français, les sciences – parce que j’en ai besoin. Cette année, on a le conseil de coopération. C’est un temps de partage, de propositions et de critiques. On règle des conflits quand il y en a, on félicite les réussites. C’est une méthode d’apprentissage que je garderais dans mon école de rêve.

Que voulez-vous apprendre à l’école ?

Moussa : Je voudrais avoir la possibilité de faire d’autres choses que les cours : apprendre la cuisine, par exemple, ça me fait penser à ma mère. Aussi, avant de commencer à travailler, j’aimerais qu’on me présente les

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Éducation
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