Le message décomplexé de Macron à Davos

Au lendemain de sa conférence de presse, Emmanuel Macron planchait à Davos devant le gotha de l’économie mondiale. Lors de son précédent passage dans la station suisse, en 2018, il avait annoncé en anglais son plan de réformes pour adapter la France à la mondialisation et séduire son auditoire du moment. Avant de dénoncer, en français cette fois, les excès du dumping fiscal et social de cette même mondialisation. Un discours en deux temps donc, le second visant à rassurer ses concitoyens.

Cette année, ce « en même temps » s’est joué sur deux jours. Dans sa conférence de presse, Emmanuel Macron insistait sur les « réarmements » nécessaires pour que « la France reste la France ». Le lendemain, à Davos, il vendait l’attractivité de la France à un parterre de dirigeants de multinationales. « Fort de l’exécution de ce sur quoi » il a rappelé s’être « engagé » devant eux il y a cinq ans (baisse des impôts, ordonnances travail, réforme de l’assurance chômage et des retraites…), il leur a fait part de son intention d’« ouvrir un deuxième temps sur la réforme de notre marché du travail en durcissant les règles de l’assurance chômage » et de « transférer tout ce qu’on peut au niveau de l’entreprise dans les négociations ». 

Un message décomplexé qui n’annonce rien de moins que la poursuite de sa guerre contre les chômeurs, les précaires et le code du travail. Assortie qui plus est de nouvelles mesures plus favorables sur les investissements étrangers. Un désarmement fiscal supplémentaire qui manquera à nos services publics.