Une journée de mobilisation très politique

Le NPA, la France insoumise, Génération.s ou encore Europe Écologie étaient présents aux abords des cortèges cet après-midi à Paris. Reportage.

Pauline Graulle  • 22 mars 2018
Partager :
Une journée de mobilisation très politique
© DAVID SEYER / CROWDSPARK

Ils étaient finalement tous là. Jean-Luc Mélenchon, entouré de députés en écharpe, sur une petite estrade postée au bout de la rue des Vinaigriers. Le serpentin des cheminots descend le boulevard Magenta. Lance pétards et fumigènes, et un hourra fraternel pour la France insoumise. Clémentine Autain, Éric Coquerel, Danièle Obono, mais aussi Farida Amrani, l’opposante de Manuel Valls aux législatives à Évry, ou Danielle Simonnet, conseillère de Paris. Ils lèvent le poing, tout sourire, à destination des camarades de la CGT.

La petite foule des insoumis, pin’s « phi » à la boutonnière, n’a pourtant d’yeux que pour la France insoumise. Entonne : « Ma-cron, t’es pas bon, laisse la place à Mé-len-chon ! » ou « Insoumis un jour, insoumis toujours ». Le docte Thomas Guénolé, sourire aux lèvres, livre son analyse : « Le XXe siècle a montré que seule une grève massive d’au moins quatre semaines peut enclencher le rapport de force. » Il ne faut plus parler de « grève générale » : trop décourageant. « L’enjeu, c’est de bloquer l’économie pour faire pression sur les oligarques », explicite le responsable de l’école insoumise, qui donne rendez-vous aux lecteurs de Politis« un journal qui ne fait pas partie de la médiacratie », se sent-il obligé de préciser – le 31 mars, pour un cours sur les médias.

De mouvement de foule en mouvement de foule, on est propulsé plus bas sur le boulevard. Le cortège des cheminots continue son serpentin. Là, celui qui tracte sur le bas-côté, entouré d’une petite dizaine de camarades, c’est Olivier Besancenot ! Soudain pris d’assaut par la presse et les cheminots, le postier a le triomphe modeste. La star politique de la journée, c’est lui. « Olivier merci ! Tu nous manquais ! », hurle un manifestant, bientôt repris par ses voisins. « Olivier, c’est le premier qui nous a soutenus, la dernière fois, à la télé. C’est le seul. Enfin… avec Mélenchon », glisse un représentant des navigants d’Air France.

Place de la République, les écolos d’EELV discutent des européennes. On prend le boulevard Beaumarchais, en face du cirque d’Hiver, une rangée des militants de Génération.s regarde le cortège passer. « Vous nous avez fait perdre, il fallait se mettre derrière Mélenchon », lance un CGTiste énervé. Benoît Hamon déboule, tout sourire. Tout va bien, l’accueil est bon. Rien à voir avec Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, qui a dû se faire exfiltrer de la manifestation par son service d’ordre. C’est déjà ça.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Je critique sans la dramatiser la position du PS »
Politique 18 octobre 2025

« Je critique sans la dramatiser la position du PS »

Au lendemain de la non-censure du gouvernement, notamment par une grande partie des députés PS, le député communiste Stéphane Peu, président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers
Racisme 17 octobre 2025 abonné·es

À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers

Vendredi 10 octobre, un homme en voiture a percuté des manifestants lors d’une mobilisation organisée par un collectif de sans-papiers à Paris. Deux hommes ont été blessés et ont porté plainte. Malgré leurs témoignages, la police a retenu l’infraction de « blessures involontaires ».
Par Pauline Migevant
« Censure ou pas, il faut s’en prendre aux pouvoirs présidentiels »
La Midinale 17 octobre 2025

« Censure ou pas, il faut s’en prendre aux pouvoirs présidentiels »

Après le rejet des deux motions de censure contre le gouvernement Lecornu jeudi 17 octobre, Raquel Garrido, ancienne députée et cofondatrice de L’Après, est l’invitée de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue
Reportage 16 octobre 2025 abonné·es

À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue

Malgré un droit constitutionnel adoubé par la convention des droits de l’enfant, la scolarisation est une bataille au quotidien pour les jeunes exilés de la plus grande ville de Seine-Maritime. Depuis plusieurs mois, ils luttent face au refus de l’académie de les scolariser.
Par Louis Witter