Génération.s se lance seul en campagne

Après l’échec des discussions avec d’autres mouvements de gauche et sur sa proposition de votation citoyenne, Benoît Hamon a présenté les trente premiers candidats de son mouvement pour les élections européennes du 26 mai.

Agathe Mercante  • 26 février 2019
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Génération.s se lance seul en campagne
© crédit photo : LAURE BOYER / HANS LUCAS

Finalement, il partira seul avec son parti. Benoît Hamon a présenté, mardi 26 février, les trente premiers candidats de sa liste pour les élections européennes. « Très fiers », « engagés », les candidats présents étaient tout sourire autour du fondateur de Génération.s sous la véranda de la Garden House de Paris, une salle non loin de la place du Colonel-Fabien. Bien sûr, sur la liste, certains noms ne sont pas inconnus. Premiers à avoir rejoint Benoît Hamon après son départ du Parti socialiste, les eurodéputés sortants Isabelle Thomas et Guillaume Balas y figurent. Tout comme Bastien Recher, le trésorier du mouvement, Mehdi Ouraoui, l’un des porte-paroles, ou encore l’économiste Aurore Lalucq. L’ancienne insoumise Sarah Soilihi – qui avait quitté le mouvement de Jean-Luc Mélenchon cet automne – fait aussi partie de la liste.

Mais Génération.s a également su s’adjoindre de nouveaux visages. Au terme d’un appel lancé lors de son premier meeting au Cirque d’hiver en décembre (un appel adressé aux femmes, notamment), le comité électoral du mouvement de Benoît Hamon a sélectionné, sur 800 candidatures, quelques personnes issues de la société civile. Au rang desquelles Françoise Sivignon, l’ex-présidente de Médecins du monde, ou Sabrina Benmokhtar, étudiante et caissière à Nancy.

Échec de la votation citoyenne

Une liste pour porter « l’écologie et la gauche », mais aussi pour se lancer en campagne après des mois de discussions infructueuses avec, un temps, Europe Écologie-Les Verts, Place publique ou encore, jusqu’à il y a peu, le Parti communiste. « On a perdu du temps, maintenant on se lance », glisse un cadre du mouvement. Dans les esprits aussi, l’échec de la proposition de votation citoyenne, lancée par Benoît Hamon il y a deux semaines aux autres partis de gauche. Le rejet « de manière pavlovienne » de cette votation, selon son inspirateur, montre, explique-t-il, l’obsolescence des partis politiques et amènera à la « fin du projet européen ».

D’après le baromètre Harris Interactive pour le JDD du 23 février, Génération.s n’est pour l’heure crédité que de 4 % des intentions de votes pour les élections européennes. Un score inférieur à la barre des 5 % qui ouvrent, dans cette élection, les portes du Parlement européen. Mais ce mardi, qu’importe : l’optimisme est de rigueur. « Quand nous avons lancé le mouvement du 1er juillet, on nous a dit qu’on n’y arriverait pas, quand nous avons fait ce meeting au Cirque d’hiver, on nous a dit « vous n’arriverez jamais à le remplir », et nous l’avons fait et nous sommes toujours là », a déclaré Guillaume Balas sous les applaudissements.

Reste désormais au comité électoral – qui se réunira le 28 février – à ordonner la liste des candidats et à désigner les 49 autres qui viendront remplir la liste. Seule certitude : la tête de liste sera réservée à Benoît Hamon.

Politique
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