Les goûts des autres

Tour du monde des cuisines, du Cameroun au Sahara. Entre pittoresque et curiosités.

Jean-Claude Renard  • 12 juillet 2007 abonné·es

VOILÀ COMME UN DÉFI : le tour du monde en quatre-vingts plats. Par le globe-trotter animateur anglais Ian Wright (Mister Adventure de la télé britannique). En moins d’une heure à l’image. Ça file, défile si vite qu’on n’a guère le temps de compter. Peu importe ; sans prétention, et de façon plutôt ludique, le film se veut davantage un carnet de voyages dans les cuisines des cinq continents.

Une caméra à l’épaule déploie ses cadres dans les restaurants, les domiciles privés, sur les marchés et jusqu’aux terrains de chasse, au Cameroun et en Malaisie, avec un montage énergique épousant le rythme des repas : petit-déjeuner, déjeuner, dîner (on ne parle plus de souper).
À commencer donc par l’œuf, ici au plat, là cuit dans la lave ou gluant mêlé au pois chiche, ou par une cervelle d’agneau au Liban, ou encore par une libation de vin rouge en Hongrie. À suivre par quelques mets non moins bien ravigotés : en Mongolie, une marmotte fourrée de braises, un œil de mouton au Kirghizistan, une fricassée de termites en Afrique du Sud, un sandwich de dromadaire dans le Sahara, une soupe de chauve-souris et des brochettes de chèvre au Cambodge. Avant de faire la part belle à la street-food, cette nourriture de la rue, sur le pouce dirait-on.

Un cabinet de curiosités en somme, qui vise à l’exotisme, au pittoresque, au dépaysement radical. Où l’on observe que les cuisines populaires demeurent toujours plus inventives. Surtout, les tours et détours de cette tournée gastronomique disent combien les plats, les habitudes alimentaires et les rituels liés à la nourriture contribuent à forger une identité. Une réflexion à peine effleurée, malheureusement.

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