Dans le monde

Samuel Lehoux  • 1 novembre 2007 abonné·es

Japon, une Armée rouge mondiale

En février 1971, Fusako Shigenobu fonde l’Armée rouge japonaise (JRA). D’obédience marxiste-léniniste, elle est née de la contestation étudiante en 1969 et du mouvement contre la guerre au Vietnam. Très actif dans les années 1970 et 1980, « spécialisé » dans les prises d’otages, les détournements d’avion et les attaques d’ambassades, le groupe obtient de grosses sommes d’argent et la libération de certains de ses prisonniers de la part du gouvernement japonais. Très implantée au Moyen-Orient, il revendique, aux côtés du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), l’attaque de l’aéroport de Tel-Aviv, le 30 mai 1972, qui fait 26 morts. Le mouvement a été dissout en 2001 par son fondateur qui, arrêté l’année précédente, a été condamné à vingt ans de prison. Aujourd’hui, de nombreux ex-activistes sont emprisonnés dans le monde entier. D’autres sont réfugiés en Corée du Nord.

Belgique, sur les pas des Brigades rouges

En 1983, quelques militants décident de passer à la lutte armée et fondent les Cellules communistes combattantes (CCC), qui revendiquent une continuité idéologique avec les Brigades rouges. Sans jamais verser de sang, ils revendiquent 28 attentats entre 1984 et 1985, avec notamment des attaques contre les centres et les oléoducs de l’Otan implantés sur le territoire belge. Les fondateurs du groupe, Pierre Carrette et Bertrand Sassoye, sont arrêtés en 1985 et condamnés à la prison à perpétuité en 1988. Les ex-membres des CCC, tous libres aujourd’hui, continuent pour la plupart de militer, sans reprendre le même type d’actions. « Le mouvement armé n’est plus de mise » , a affirmé Pierre Carrette à sa sortie de prison, en 2003.

Allemagne, la bande à Baader>

Dans le sillage des émeutes étudiantes de 1968, Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Ulrike Meinhof fondent la Rote Armee Fraktion (RAF) en mai 1970. L’organisation, qui compte entre 60 et 80 membres à son apogée, s’est surtout rendue célèbre pour la vague d’attentats perpétrés en 1977. Elle a notamment commandité l’enlèvement et l’assassinat du président du patronat Hans-Martin Schleyer, à la suite des arrestations de ses membres fondateurs puis de leurs suicides (controversés) en prison, en octobre 1977. Une « deuxième génération » a poursuivi les actions de la RAF jusqu’à la fin des années 1980. Le groupe a peu à peu disparu et s’est autodissout en 1998. Seuls deux de ses anciens membres sont encore emprisonnés.

Grèce, la haine de l’amérique

L’Organisation révolutionnaire du 17 novembre tire son nom de la révolte étudiante contre la dictature des colonels soutenue par les États-Unis (1967-1974). Très anti-américaine, cette organisation d’idéologie marxiste revendique une dizaine d’attaques à main armée et 23 assassinats, notamment de dirigeants militaires et de diplomates américains, comme celui de Richard Welch, chef d’antenne de la CIA à Athènes, le 23 décembre 1974. Au début des années 2000, les membres de cette organisation agissent encore. Ils ne connaissent aucune arrestation jusqu’à l’été 2002, lorsque le service antiterroriste grec interpelle une douzaine d’entre eux. Une cour spéciale en condamne six à la prison à vie, dont Giotopoulos, le leader et fondateur.

Société
Temps de lecture : 3 minutes