Hugh Weiss tire son irrévérence

Jean-Claude Renard  • 1 novembre 2007 abonné·es

Quelques titres de ses oeuvres ont témoigné du cocktail pigmenté. Charon et la pieuvre , Cerbère et Méduse , Nageur sur le Flégéton . Hugh Weiss s’en est allé s’esclaffant. L’esclaffe dont il avait fait son laboratoire intime, déployé sérieusement, sans se prendre au sérieux. Weiss a été le peintre d’un monde en souffrance et en goguette, oscillant entre gais lurons et trognes patibulaires, entre la vie et la mort, se gorgeant d’histoires mythologiques, confites et déconfites, métronome d’une féerie aux confins du désastre et de la rigolade. Du baroque résolument perplexe. Sa palette tragique se voulait un clin d’oeil à la vie. Sans manquer d’humeur, sans jamais négliger la drôlerie. Car ce diable turbulent, porte-parole d’un triomphe de la dérision époustouflante avait fait de son existence un almanach de drôle. Figure essentielle de la photographie humaniste, sa femme, Sabine, à qui, forcément, l’on songe, a vécu avec lui plus d’un demi-siècle de cette épique drôlerie tourmentée. Politis lui envoie ces mots de soutien. En attendant, sur les rives du Styx, Hugh Weiss tient probablement la pagaie comme un pinceau. Alerte. Et comme ultime manifestation de dérision du destin, voici que s’ouvre ce 9 novembre (et jusqu’au 31 décembre), à la villa Tamaris ([^2]), cette grande exposition rétrospective de son oeuvre.

[^2]: Avenue de la Grande-Maison, La Seyne-sur-Mer (83500). Pour tous renseignements : 04 94 06 84 00. À l’occasion de la rétrospective de la villa Tamaris, deux ouvrages seront publiés : un catalogue de l’exposition et un recueil des dessins de Hugh Weiss de ces trois dernières années.

Culture
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