De l’énergie

Christophe Kantcheff  • 24 janvier 2008 abonné·es

Géraldine, étudiante en médecine

Elle arrive un peu essoufflée. Elle a foncé sur son vélo pour ne pas arriver en retard. Pour Géraldine, une grande fille rousse de 25 ans à l’allure volontaire, le temps est précieux. En 6e année de médecine, elle passe en juin le concours de l’internat. Le bachotage intensif ne l’enchante guère, mais elle veut faire psychiatrie : pas le choix, donc. Pourquoi psychiatrie ? « Pour travailler avec l’ensemble d’une personne, son vécu. Travailler avec l’humain. »

Elle se plaît au sein de l’équipe d’addictologie hospitalière où elle effectue un stage. « Les personnes qui ont des problèmes de dépendance ont souvent des parcours compliqués » , souligne-t-elle. C’est que Géraldine aime réparer. Pas seulement les organes, mais aussi les individus qui souffrent. Elle est depuis longtemps tournée vers les autres, avec l’envie d’agir. Et comme on dit d’elle qu’elle a une « grande gueule et de l’énergie » , elle se retrouve souvent en première ligne : déléguée au lycée, élue pendant un an en médecine contre la liste de droite (majoritaire), présidente de l’association qu’elle a créée avec d’autres à la fac de médecine pour inciter les étudiants à discuter de thèmes éthiques, sans compter quelques années de participation au Mrap ou à Médecins du monde… Pas courant de rencontrer une fille comme ça dans le milieu des carabins. Depuis quelques années, elle a dans son sac un exemplaire de Politis , qu’elle achète presque toutes les semaines. « Son regard critique me rassure , dit-elle. Je ne suis donc pas toute seule ! » Géraldine aussi, par son existence même, rassure sur le monde à venir.

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