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Politis  • 19 novembre 2009
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Copé contre les privilèges des accidentés du travail

Patron des députés UMP, Jean-François Copé a fait (courageusement) adopter le 13 novembre un amendement qui soumet à l’impôt sur le revenu les (maigres) indemnités journalières versées aux accidentés du travail, au nom de la lutte contre les inégalités et les prétendus « passe-droits » de ces victimes. Copé a agi en fin connaisseur de cette lutte contre les « privilèges », lui qui s’est fait le promoteur du bouclier fiscal. Le bouclier a permis aux ménages ayant un patrimoine supérieur à 15,5 millions d’euros de recevoir en moyenne un chèque du fisc de 368 261 euros en 2008. Et il n’a pas crié à l’injustice fiscale…

La Poste privée déjà en panne

Après la mise en vente de l’activité messagerie de DHL France, filiale de la Deutsche Post considérée comme non-rentable, c’est au tour du Petit Poucet Alternative Post de jeter l’éponge. Les facteurs privés de cette boîte se retrouvent sur le carreau avec 50 000 lettres non distribuées sur les bras, alors que l’entreprise avait devancé l’ouverture totale à la concurrence du secteur postal en contournant la réglementation. Commentaire des syndicalistes dans les deux cas : les opérateurs ne jurent que par l’appât du gain facile et le dumping social… Les députés devraient en tirer quelques leçons avant l’examen du texte, à partir du 15 décembre, ouvrant le capital de La Poste à des fonds privés.

Cynisme absolu

L’affaire a failli tourner à l’émeute. La société de « cash back » Mailorama avait décidé de distribuer des billets de banque (5 000 enveloppes contenant entre 5 et 500 euros) sur le Champs-de-Mars, samedi matin. L’opération de com’ a viré à l’aigre quand les organisateurs ont vu affluer aux abords de la tour Eiffel quelque sept mille jeunes, venus principalement des banlieues. L’annonce de l’annulation de la distribution a été immédiatement suivie d’incidents. D’accord, les petits patrons sans principes de Mailorama ont agi avec un cynisme absolu. Mais ni la préfecture ni le ministère de l’Intérieur ne sont nets dans cette histoire. Malgré la loi qui interdit d’utiliser de l’argent comme support de publicité, une autorisation avait bel et bien été donnée. Ce n’est pas le principe, mais l’échec de l’opération qui a finalement conduit la préfecture à prononcer in extremis une interdiction. On a appris à cette occasion, de la part d’une porte-parole de la préfecture, que l’on ne pouvait interdire préventivement une manifestation… Ah bon ! Et, pourtant, combien de manifestations sociales ont été interdites au prétexte qu’elles constituaient une « menace pour l’ordre public » ?

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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