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Politis  • 22 avril 2010
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DSK reste à Washington. Ouf !

Qu’on se le dise, Dominique Strauss-Kahn n’a « pas d’autres projets » que celui de continuer à diriger le Fonds monétaire international (FMI). Il l’a dit à la chaîne américaine CNN, qui l’interrogeait sur son éventuelle candidature à la présidentielle en 2012. Et c’est tant mieux, parce que la dernière mouture des Perspectives de l’économie mondiale du FMI préconise pour les pays « où le marché du travail est le plus protégé » , comme la France, d’en finir avec les CDI et CDD et d’opter pour « des contrats de travail à durée indéterminée dans lequel la sécurité de l’emploi augmente progressivement avec l’ancienneté », dans le but avoué d’une plus grande souplesse du marché. Imaginez DSK candidat de la gauche reprendre cette idée… En 2007, le contrat de travail unique figurait dans le programme de François Bayrou et avait aussi séduit Nicolas Sarkozy.

Scandale légal

L’iFrap, vous connaissez ? Sans doute pas. Cette jeune fondation d’inspiration ultralibérale, qui ne cache pas défendre le droit à l’existence des riches s’est fixée pour objectif d’«  abroger le statut de la fonction publique » , de « rétablir l’équité public-privé en matière de retraites et de cotisations » , et d’ « influencer au maximum les programmes pour 2012 », a été reconnue d’utilité publique par un décret du 19 novembre 2009 signé François Fillon. Cela lui permet aujourd’hui de draguer les contribuables fortunés en leur rappelant que leur don « bénéficie de la déductibilité fiscale à 75 % sur [leur] I SF à payer et ce jusqu’à 50 000 euros ». Scandaleux mais légal.

Le camp de l’Europe

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, souhaite un contrôle renforcé des budgets dans la zone euro. Pour ce faire, il veut soumettre les budgets des États membres à un examen de la Commission européenne et des ministres des Finances de la zone euro avant même leur discussion devant les Parlements nationaux. En revanche, le même commissaire a abondé dans le sens de la Banque centrale européenne, qui s’oppose à ce que les États membres imposent de nouvelles taxes aux banques ou durcissent leurs exigences réglementaires ; cela freinerait la reprise, craint la BCE. Relayant cette inquiétude, Olli Rehn a reconnu qu’il ne fallait « pas surréguler ». Entraves pour les gouvernements, liberté pour les banques : les dirigeants européens savent quel camp ils servent.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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