Lu, vu, entendu

Politis  • 11 novembre 2010
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LU

Nicolas Dupont-Aignan n’apprécie pas du tout que Nicolas Sarkozy aille « se mettre en scène devant la croix de Lorraine » à l’occasion du 40e anniversaire de la mort du général de Gaulle. Il s’agit, pour le député de l’Essonne, du « comble de l’usurpation » . Une  « imposture » , tonne-
t-il sur son blog. « Le général de Gaulle, c’était le respect du peuple : Nicolas Sarkozy a violé le vote des Français en faisant passer le traité de Lisbonne, que le peuple avait massivement rejeté par référendum » , rappelle-t-il. C’était aussi « l’indépendance nationale » et certainement pas le retour « dans l’Otan sous commandement anglo-saxon »  ; « l’intérêt général et la primauté du politique » et non la  « complicité avec les puissances d’argent »  ; « la dignité et l’humilité dans l’exercice de ses fonctions » , sujet sur lequel il préfère ne pas s’étendre, la cause étant entendue…

VU

L’enfance à Tanger, le collège de Lons-le-Saunier, en 1968, puis la fac à Besançon, où le tribun affine son style à la tête de l’Unef locale. Enfin, la montée à Paris, les années trotskystes, le socialiste impétueux, le ministre délégué à l’Enseignement professionnel du gouvernement Jospin, le frondeur, puis le fondateur du Parti de gauche : sur le canapé rouge de « Vivement dimanche », Jean-Luc Mélenchon a reparcouru son itinéraire d’homme engagé. Sans concession : « Je ne suis pas un homme public, mais un homme privé dont l’action est publique. » Donc pas de « Carla Bruni » (que l’on sache) dans cette histoire politique, mais tout de même l’épaisseur d’un homme, sa culture, une vraie fibre sociale, son goût du rire, et cet impayable sens de la répartie qui en fait un « bon client » pour Drucker et les autres. Brillant, Mélenchon n’a flotté que quelques secondes à propos des droits de l’homme en Chine. On était rassuré : celui qui se profile comme possible (sinon probable) candidat du Front de gauche en 2012 n’a pas réponse à tout.

ENTENDU

Bien que « soumis à un devoir de réserve » qu’il a bien évidemment rappelé, le président du Conseil constitutionnel a livré en creux quelques jugements sur Nicolas Sarkozy lors de son passage sur France Inter, lundi. Gaulliste, Sarkozy ? « Trois présidents de la République se sont situés dans le sillon gaulliste » , assure Jean-Louis Debré citant Pompidou, Mitterrand et Chirac. De Gaulle et ses compagnons « avaient de l’État une conception qui tournait le dos au libéralisme » , explique-t-il, évoquant la Sécurité sociale, les retraites et la politique industrielle. Fallait-il un référendum sur les retraites ? Debré se contente de répondre qu’ « il est bon, comme l’a fait De Gaulle, sur des questions nationales de saisir le peuple » . À propos de l’annonce du futur remaniement, « une nouveauté originale » , il lâche : « Il est bon de ne pas mettre les titulaires du pouvoir de l’État en difficulté. »

Les échos
Temps de lecture : 3 minutes
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