Cinéma allemand

Politis  • 3 mars 2011
Partager :

Le cinéma allemand est de retour. Depuis 2006 et le succès inattendu de Good Bye Lenin ! , de Wolfgang Becker, les films venant d’outre-Rhin occupent désormais une place non négligeable sur les écrans français et dans les gazettes. En France, cet intérêt renouvelé a rompu près de vingt ans d’indifférence, après les sommets atteints par la génération des années 1970, celle des Fassbinder, Herzog ou Wenders. Good Bye Fassbinder ! , sous-titré « le cinéma allemand depuis la réunification » , un essai signé Pierre Gras, vient donc à point nommé pour saisir ce que des critiques ont appelé la « nouvelle vague allemande » , représentée notamment par Fatih Akin ( Head on, De l’autre côté, Soul Kitchen ), Christoph Hochhaüsler ( le Bois lacté ; Sous toi, la ville ), Hans-Christian Schmid ( Au loin les lumières, Requiem ), Angela Schanelec ( Marseille, Orly ), Christian Petzold ( Yella, Jerichow )…

Passionnant à plus d’un titre, le livre non seulement dessine une topographie de cette nouvelle scène cinématographique, qui évite l’effet catalogue car Pierre Gras s’autorise avec bonheur un point de vue critique, mais en explique aussi les conditions d’émergence, en abordant les questions de production et de diffusion. Il n’oublie pas non plus de rappeler les figures tutélaires que représentent certains cinéastes moins connus du grand public (comme Harun Farocki et Alexander Kluge). Et discute également la notion d’ « école nationale » , à l’heure où les cinéastes revendiquent des influences esthétiques transnationales. Bref, après avoir lu cet essai, il sera impossible de ne pas se montrer plus attentif encore envers les films d’outre-Rhin.

Good Bye Fassbinder !, Pierre Gras, éd. Jacqueline Chambon, 351 p., 23 euros.
Culture
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don