De la sourde oreille à l’inévitable débat

Politis  • 17 mars 2011 abonné·es

Depuis des années, les appels des écologistes à reconsidérer la politique nucléaire française tombaient dans le vide. L’accident de Fukushima Daïchi les a ravivés avec force. Dany Cohn-Bendit, Cécile Duflot, Eva Joly et Nicolas Hulot ont réclamé dès la fin de la semaine dernière un débat national et un référendum sur la sortie de l’atome.

Sans surprise, Nicolas Sarkozy a écarté catégoriquement toute idée d’engager une sortie du nucléaire. Mais, dès mardi, changement très sensible de ton alors que la catastrophe était confirmée : les ministres Alain Juppé et Éric Besson jugeaient nécessaire de « débattre ».

Si le Parti de gauche est très clairement favorable à un abandon de l’atome, les socialistes, comme de tradition, sont mal à l’aise. Pronucléaires (mais pas pour l’EPR), soutenant les renouvelables (mais sans excès)… Il était acquis que la question serait délicate à régler entre le PS et Europe Écologie-Les Verts (EELV) en vue d’une alliance en 2012 : l’accident japonais la met résolument au centre. Des prémices montrent que les socialistes ne resteront pas indifférents. Benoît Hamon estime qu’on a besoin de scénarios plus sobres en énergie, plus riches en renouvelables, où la part du nucléaire diminuerait à terme. Martine Aubry rejette toute décision hâtive, mais juge sérieuses les interrogations sur la sécurité de la filière. Mais, en 2012, la barre sera placée haut. Une indication : Eva Joly, candidate potentielle d’EELV, réclame d’ores et déjà « la fermeture rapide de la centrale de Fessenheim » .

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Peut-on sortir du nucléaire ?
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