Le intermittents et précaires menacés d’expulsion : « Besoin de lieux pour habiter le monde !»

L’expulsion est imminente pour les intermittents et précaires qui occupent depuis l’hiver 2003 un bâtiment de la ville de Paris. Le bras de fer continue avec la municipalité de Bertrand Delanoë.

Erwan Manac'h  • 15 mars 2011
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Le intermittents et précaires menacés d’expulsion : « Besoin de lieux pour habiter le monde !»
© Photo : AFP

Après quelques occupations spectaculaires et plus de six mois de mobilisation, au début de l’hiver 2003, la Coordination des intermittents et précaires (CIP-IDF) a été logée sur les quais de Charente, dans le XIXe arrondissement de Paris. À l’époque, le mouvement contre la renégociation des accords Unédic – qui faisaient perdre à beaucoup d’intermittents leurs allocations – était très médiatisé. Les grèves avaient fait annuler la plupart des grands festivals de l’été, le collectif s’était introduit dans les studios de la Star Ac’ ou au journal de 20h…

Dans les locaux qu’ils occupent, les intermittents et précaires du collectif ont installé des permanences d’information et une large palette d’actions culturelles et militantes.

Mais depuis deux ans et demi, la mairie de Paris leur a fait savoir qu’elle souhaitait récupérer l’immeuble, pour le détruire. Le bras de fer s’est récemment durci avec la menace d’une évacuation forcée de plus en plus pressante.
« Notre expulsion était prévue pour ce mardi matin, tout est prêt, les autorisations de la préfecture sont signées… mais elle a été finalement différée. » explique Jean-François, de la coordination.

« Nous savons depuis suffisamment longtemps que nous devons partir et nous l’acceptons, mais notre but est d’être relogé dans de bonnes conditions » , ajoute-t-il. La mairie de Paris a formulé plusieurs propositions, mais aucune ne permettait au collectif de poursuivre ses activités. Tantôt trop exiguës, tantôt trop temporaires…

Vendredi 11 mars, un petit groupe de manifestants a tenté d’investir un immeuble vide, boulevard de Charonne dans le XIe arrondissement de la capitale, pour envoyer un signal à la mairie. Les intermittents et précaires ont signalés plusieurs adresses appartenant à la Ville où ils pourraient s’installer.

« Aujourd’hui la balle est dans le camps de la mairie , résume Jean François. Nous avons fait des propositions. »

Affaire à suivre.

Temps de lecture : 2 minutes
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