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Politis  • 2 juin 2011
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Les désarrois de JFK

Jean-François Kahn a bien des défauts. Qui n’en a pas ? Lui parle vite, et beaucoup. C’est un risque à courir. Le voilà donc pris en flagrant délit de désinvolture et de machisme dans l’affaire DSK, qu’il a d’abord interprétée comme un banal « troussage de domestique   ». Aussitôt dit, aussitôt regretté, mais le mauvais mot avait déjà fait le tour de Paris. Pris à son propre piège de virtuose de la polémique, le fondateur de Marianne nous fait le coup de la déprime : « J’arrête le journalisme. » On n’y croit guère. Et on ne le souhaite pas. Kahn est un esprit stimulant. Et l’un des rares vrais « voltairiens   » de ce métier, capable de se battre sincèrement pour que ceux qu’il combat aient le droit de s’exprimer.

En direct de DSK

Toujours prompte, France 2. La chaîne du service public programme un numéro de « Complément d’enquête exceptionnel » au titre prometteur : « DSK, sexe et politique » , le 6 juin. Il s’agit, précise le communiqué de presse, d’une « enquête aux États-Unis et en France sur le parcours de Dominique Strauss-Kahn, sur ses antécédents éventuels, et sur les femmes qu’il aurait importunées » . Ce lundi est aussi le jour de la prochaine comparution de DSK. Difficile de faire plus putassier.

Pauvre scénario

Maire UMP de Draveil et secrétaire d’État à la Fonction publique, Georges Tron a donc fini par démissionner. Deux anciennes salariées de sa mairie, défendues par Gilbert Collard (médiatique avocat soutenant Marine Le Pen), l’accusent « de leur avoir prodigué des massages de pieds qui ont dégénéré en violences sexuelles » . Un secrétaire d’État, une petite commune de l’Essonne, un avocat politiquement douteux, des massages de pieds qui montent jusqu’au tronc. Piètre scénario. Faut reconnaître que le casting ne vaut pas celui d’un patron du FMI, d’un Sofitel ni d’un appartement luxueux dans Manhattan.

Les céréales, ça peut rapporter gros

« Les matières premières agricoles : une bonne manière de diversifier vos actifs » , pouvait-on lire dans les pages « Patrimoine » du quotidien les Échos (du 27 mai). Et le « trio gagnant » des traders est constitué de « céréales, huiles et maïs » . Les fonds d’investissement des banques les conseillent dans les plans d’épargne en actions et dans les assurances-vie. La spéculation sur ces matières premières est telle que le maïs est devenu un produit financier qui a atteint 88,4 % de hausse en un an. Les traders parient sur des stocks bas, des conditions climatiques peu favorables et « la pression croissante pour alimenter de plus en plus de gens à». En clair, plus les gens sont affamés, plus les marchés financiers y gagnent.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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