La bourde au naturel de Nicolas Hulot

I a bien été question pour Nicolas Hulot de faire tandem avec Jean-Louis Borloo, l’hiver dernier ; mais il aurait décliné en raison de l’ancrage à droite persistant de l’ancien ministre de l’Écologie de Nicolas Sarkozy : voilà l’ultime mise au point de l’entourage du candidat à la primaire écologiste, qui tentait de dédramatiser sa bourde « au naturel », commise samedi à La Rochelle. « L’important, insiste Jean-Paul Besset, c’est qu’il dit la vérité et ne ferme pas la porte à ceux qui pourraient un jour évoluer et se rapprocher de lui. » 
Ce n’est pas une maladresse, « mais si ça devient “grave”, c’est consternant, déplore un Nicolas Hulot raidi devant l’échauffement provoqué par ses propos. Je suis rationnel, je ne peux pas m’occuper de l’irrationnel. » Dans le camp d’Eva Joly, on s’étend avec délectation sur le manque de discernement politique de l’adversaire. Il s’est plombé, espère Yves Contassot. « Eva Joly peine à convaincre, et le débat est désormais “pour ou contre Hulot” », s’agace un proche de ce dernier. 
Plus de 25 000 personnes devraient voter à la primaire, dont près de la moitié sont des néoparticipants « à 10 euros », demi-tarif obtenu en mai dernier à la demande des amis de Hulot. Mais aucun des observateurs ne se risque à déduire un pronostic de cet afflux. Outre les deux favoris, deux autres candidats ont obtenu les 200 signatures requises pour concourir : Henri Stoll, maire de Kaysersberg (Alsace), et Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire. Trois débats ont été organisés pour le premier tour, à Toulouse (6 juin), Paris (9 juin) et Lille (15 juin). Le scrutin se déroulera du 15 au 24 juin. Un second tour, dont le résultat sera proclamé le 12 juillet, départagera les deux premiers si aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue.