Un congrès pour de nouveaux enjeux

S’affirmant comme un syndicat de contre-pouvoir, Solidaires a mis en avant trois grandes orientations : la protection sociale, le pouvoir d’achat et la lutte contre la pénibilité au travail.

Jeanne Portal  • 9 juin 2011 abonné·es

Très présente lors des manifestations contre la réforme des retraites fin 2010, l’union syndicale Solidaires a montré qu’elle pouvait peser dans le paysage syndical. La jeune organisation, qui a tenu son 5e congrès les 7, 8 et 9 juin à Villefranche-sur-Saône, a vu ses rangs de militants grossir. Regroupant 45 organisations, dont les SUD, elle avoisine désormais les 100 000 adhérents. 
Se démarquant des grandes confédérations qui refusent de construire l’affrontement social, Solidaires a affirmé lors du congrès son statut de syndicat de contre-pouvoir. Trois grandes orientations ont notamment été abordées.

Celle de la protection sociale «   est un enjeu immédiat que nous avons pointé et que nous tentons de construire », affirme Éric Beynel, porte-parole de l’union syndicale. Les deux autres orientations sont la lutte pour l’augmentation du pouvoir d’achat et contre gel des salaires, et la lutte contre la pénibilité au travail. « Nous avons pas mal avancé sur le constat et les effets de ces questions. Désormais, il est important de construire des ripostes », commente Éric Beynel. « Ces orientations sont également liées à la présidentielle, avec les questions des sans-papiers, de l’immigration, de l’égalité des droits… ». 
 En constante progression, Solidaires doit également envisager son renouvellement et le développement de sa formation syndicale, de ses moyens financiers et matériels. 
L’organisation a aussi planché sur les moyens de mobiliser plus largement les « exclus de la société » : son syndicalisme de « lutte » peine encore à rassembler les jeunes, les femmes, les immigrés et les précaires, même si, selon Éric Beynel, « Solidaires se féminise, et on compte également de plus en plus de jeunes parmi nos militants ». 
Après le départ des deux porte-parole Pierre Khalfa et Jean-Michel Nathanson, Éric Beynel, 45 ans, devient le plus jeune responsable national de l’organisation.

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