Royal, saison 2

Michel Soudais  • 21 juillet 2011 abonné·es

Candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal fait figure d’outsider dans le face-à-face annoncé entre Martine Aubry et François Hollande. Une position dont elle tente de tirer profit en se présentant comme « la candidate des citoyens, de la force citoyenne » face aux candidats « des appareils ». 
Elle a ainsi critiqué leurs trop nombreux parrainages, quand elle s’est contentée de « prévoir cent signatures »  : « Ceux qui pensent qu’il faut [en] déposer 500 ou 600 ne sont pas dans les règles des primaires »,« une voix de député, de sénateur ou de président de conseil régional vaut une voix d’un employé, paysan ou ouvrier ».

De même se présente-t-elle avec une équipe réduite à son carré de fidèles : son porte-parole Guillaume Garot, député de la Mayenne, Delphine Batho et Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Louis Bianco… Un choix délibéré, affirme la candidate, qui communiquera à la rentrée une liste de campagne plus large, et feint d’oublier qu’elle a été lâchée par la majeure partie de ceux qui la soutenaient il y a cinq ans.


Comme en 2006, la présidente de Poitou-Charentes, qui n’a jamais cessé d’être en campagne et était la plus favorable à une primaire ouverte, s’adresse avant tout aux Français, qu’elle veut mobiliser pour cette élection.

D’où sa volonté de rassembler jusqu’à « la droite gaulliste ». Également son insistance à réclamer l’organisation de débats qui permettent une vraie confrontation avec ses concurrents. Alors que ces derniers courent les festivals, elle se singularise en se rendant auprès des Français qui « travaillent pendant l’été » et font « tourner un pays » pendant que « les gens sont en vacances ». Promet de garantir « un ordre social juste » et d’améliorer « concrètement la vie des millions de Français qui ont perdu et qui ont peur de perdre ». Contre « la vie chère et l’endettement des familles », elle préconise un « blocage immédiat des prix de 50 produits de première nécessité et de l’énergie », ainsi qu’une « réforme des tarifs bancaires ». Une proposition déjà faite lors de sa campagne en 2007, qui reste encore sa meilleure carte de visite.

Politique
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