Se méfier des plats dits « maison »

Claude-Marie Vadrot  • 22 décembre 2011 abonné·es

Que faire ?

Sur les barquettes et emballages alimentaires, les appellations « comme à la maison » ou « fait maison » se multiplient, pour tenter d’allécher le consommateur par la promesse d’un plat mitonné comme au bon vieux temps, loin des saveurs standardisées. Il est indispensable de manifester à leur égard une méfiance grandissante, tant elles cachent de nombreuses manipulations.

Pourquoi ?

Dans la grande distribution, la communication sur les emballages conçus par des industriels mérite qu’on l’examine de très près. Surtout quand la composition est écrite en minuscules lettres jaunes sur fond rouge. Prenons des exemples. Un hachis parmentier trouvé récemment chez Leclerc révélait discrètement qu’il contenait 21 % de viande, 1 % de pommes de terre et 9 % de flocons de purée ! Bon d’accord, l’addition ne fait pas 100 %, mais c’est parce que le reste des ingrédients est tout bonnement incompréhensible…

Si l’on se réfère à un livre de recettes digne de ce nom, il doit en principe se trouver dans un hachis parmentier au moins 60 % de viande. D’ailleurs, et preuve qu’il faut toujours retourner l’emballage : d’un côté, il est indiqué « hachis parmentier » et de l’autre « préparation à base de viande et de pommes de terre » . La saucisse grillée Fleury-Michon propose un plat contenant 19 % de saucisse et 81 % de purée à base de flocons. Avec un emballage trompeur : d’un côté « saucisse grillée » , de l’autre « plat cuisiné à base de saucisse » . Même tromperie pour l’émincé de poulet, avec 16 % de poulet, le parmentier de poisson Leader Price, avec 24 % de poisson (espèce non spécifiée…). Encore faim ? Voici deux surgelés : le saumon à l’oseille avec 70 g d’oseille pour un plat de 290 g et une purée de pommes de terre Créaline qui ne propose que 62 % de patates. Pas de surprise non plus avec les moules surgelées (du Pacifique) ne contenant que 31 % de moules. Guère pire que le porc aux échalotes de Fleury-Michon, où est précisé discrètement qu’il y a plus d’échalotes que de porc, ce dernier faisant de la figuration avec un taux de 23 %.

Dans les restaurants, il faut craindre comme une peste gastronomique les chefs de pacotille qui ne font que de l’assemblage en tirant une cuisse de canard, des pommes de terre et la sauce qui va avec (c’est le plus classique) de sachets surgelés préparés en usine. Ou la crème brûlée industrielle sur laquelle le cuistot aura juste mis un peu de sucre avant de la passer aux micro-ondes. Ces  « faits maison » ne sont pas honnêtes mais ils sont légaux. Pour qu’un plat puisse être vendu sous cette appellation, il suffit que le chef y ajoute un petit quelque chose…

Comment ?

-Prendre la peine de lire les étiquettes.

-Examiner avec attention la composition des plats préparés vendus en grande surface, les offres ordinaires comme les préparations de fête. Se renseigner dans les restaurants sur l’origine des préparations servies au déjeuner et au dîner.

-Confectionner des plats tout simples soi-même, ce qui ne prend pas beaucoup de temps, est meilleur et ne coûte pas plus cher.

Le geste utile
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