NPA, dialogue possible

Favorable à la constitution d’un « bloc anticrise », la minorité du parti de Philippe Poutou, se rapproche du Front de gauche.

Michel Soudais  • 9 février 2012 abonné·es

Illustration - NPA, dialogue possible

Pendant la campagne, les discussions continuent à la gauche du PS. Samedi après-midi, des responsables de toutes les composantes du Front de gauche, des Alternatifs et du NPA se sont donné rendez-vous à l’université de Saint-Denis pour « débattre des réponses aux crises » économique, sociale, écologique, démocratique et politique. Ils entendaient également discuter « de la politique nécessaire pour battre la droite et l’austérité, de l’alternative au social-libéralisme »

Banale en temps ordinaire, une telle rencontre publique est inattendue en période électorale. Depuis des mois, le NPA ne cesse de dénoncer l’ « illusion » portée par Jean-Luc Mélenchon, régulièrement qualifié de « politicien » . Sa direction aurait-elle décidé un cessez-le-feu ? Peu probable.
L’initiative de ce débat revient d’ailleurs à la Gauche anticapitaliste (GA), courant minoritaire du NPA. Cette tendance, qui affirme rassembler 40 % des membres du Conseil politique national du parti, est animée par Myriam Martin, l’une des deux porte-parole en titre, ainsi que par Pierre-François Grond et Frédéric Borras.

Opposée à la candidature de Philippe Poutou, la GA dressait, la semaine dernière, le constat d’ « échec » d’une campagne « inaudible et inutile » . Elle s’inquiétait aussi de la « fuite en avant » d’une direction qui, pour les législatives, refuse de « construire un bloc anticrise, rassemblant toutes les forces sociales et politiques prêtes à résister à l’austérité » , et cultive un « isolationnisme suicidaire » . La direction du NPA sera toutefois représentée à Saint-Denis par Christine Poupin, son autre porte-parole, et Sandra Demarcq.

« Le fait qu’ils y participent montre qu’un dialogue est possible » , sourit Frédéric Borras en soulignant que la GA veut jeter « des passerelles » et « poser des jalons » . « Si Philippe Poutou n’a pas les signatures, ça pose un problème politique au NPA ; il faudra qu’il dise quelque chose » , glisse-t-il en se gardant d’anticiper sur ce que fera son courant : « Pour l’instant, on n’en est pas là. »

Ce qui n’empêche pas les animateurs de la campagne du Front de gauche de préparer ce futur proche. « Nous sommes ouverts aux discussions sur tout ce qui peut aller dans le sens d’un élargissement de la campagne » , souligne Éric Coquerel, chargé des relations unitaires au PG. « Si on donne des signes qu’un large front de combat politique et social est envisageable , renchérit Pierre Cours-Salies (Fase), cela peut permettre que des militants y participent plutôt que d’aller dans la nature. »

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