L’UMP frappée d’anosognosie

Dès le 7 mai, Nadine Morano, en porte-flingue attitrée de l’UMP, et Louis Aliot, le vice-président du FN, dénonçaient la présence de drapeaux étrangers, place de la Bastille, parmi les milliers de sympathisants de gauche venus fêter l’élection de François Hollande. Une semaine plus tard, la polémique n’était pas retombée, sarkozystes et lepénistes continuant à relayer cette image d’un nouveau président de la République « élu des étrangers ». Jean-François Copé n’a d’ailleurs pas caché ce que le slogan retenu par son parti pour les législatives, « Ensemble, choisissons la France », devait à « l’image assez impressionnante de la Bastille où il y avait autant de drapeaux étrangers (…) et aussi peu de drapeaux tricolores ». L’UMP serait-elle frappé d’anosognosie ? Le 5 mai 2002, il y avait place de la République, pour fêter la réélection de Jacques Chirac, des drapeaux marocains et algériens bien visibles. Nul à l’UMP, à commencer par le président réélu, qui avait pris la parole devant eux, ne s’en était ému.