De puissance à puissance…

L’image n’a pas choqué outre mesure, elle n’est pourtant pas banale. C’est celle du président de la République française signant un accord au sommet avec une firme transnationale, en l’occurrence Google. On était habitué jusqu’ici à ce genre de cérémonie protocolaire entre deux chefs d’État. Rarement entre un chef d’État et un grand patron. La photo de François Hollande ratifiant un accord entre la France et Google, représenté par son président exécutif, Eric Schmidt, symbolise bien la mutation de la politique et des relations internationales. Sur le fond, pas sûr que le président français, et avec lui les éditeurs, soient gagnants. L’accord prévoit « la mise en place d’un fonds dédié, d’un montant de 60 millions d’euros, [qui] facilitera la transition de la presse vers le monde numérique » , selon les termes du communiqué élyséen. Une aumône de la part de Google au regard d’un chiffre d’affaires qui a dépassé les 50 milliards de dollars en 2012. Un grand soulagement aussi du côté de Mountain View (siège californien de la firme), où l’on redoutait qu’une loi impose une taxe au géant américain.