Après onze ans de captivité à Guantanamo, Nabil Hadjarab est renvoyé en Algérie

Le détenu algérien considéré comme « libérable » depuis 2007 a été renvoyé mercredi soir en Algérie, au terme d’une longue tractation avec la France, qui refusait de l’accueillir.

Erwan Manac'h  • 30 août 2013 abonné·es

Nabil Hadjarab est interpellé en décembre 2001, alors qu’il tente de fuir l’Afghanistan où il dit travailler dans une organisation humanitaire. L’administration américaine établit six ans plus tard qu’il ne représente « aucune menace » et autorise sa libération.

Mais la France, où il a passé la majeure partie de sa vie auprès de sa famille[^2], refuse de l’accueillir, arguant du fait qu’elle avait « déjà contribué à l’effort d’accueil de deux détenus de Guantanamo », Lakhdar Boumediene et Saber Lahmar en 2009.

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Au terme d’un long bras de fer judiciaire, Nabil Hadjarab a finalement obtenu un « avis sans objection » de l’Algérie qui accepte ainsi de le recevoir sur son sol. Il avait entamé une grève de la faim en février avec 84 autres détenus de la prison américaine à Cuba. Pour le maintenir en vie, le personnel de Guantanamo a dû le nourrir de force.

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Pour son avocat, Joseph Breham, interrogé par Rue89, son rapatriement en Algérie est une « première étape » pour l’ex-détenu de 34 ans, « en espérant qu’il pourra dans un deuxième temps rejoindre sa famille française » . Quant à la prison de Guantanamo, que Barack Obama promet toujours de fermer, elle compte encore 164 détenus.

[^2]: Selon Rue89, « 3 membres de sa famille (son grand-père, son père et son demi-frère) ont servi dans l’armée française et il parle mieux français qu’arabe. »

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