Gauche : l’autre budget

Le Parti de gauche démarre sa campagne pour une « révolution fiscale » et répond à Ayrault qui souhaite revoir la fiscalité.

Thierry Brun  • 21 novembre 2013 abonné·es

Face à la contestation fiscale, Jean-Marc Ayrault crée la surprise en annonçant, lundi, «une remise à plat en toute transparence de notre système fiscal». Le jour même, trois secrétaires nationaux du Parti de gauche, Corinne Morel-Darleux, Guillaume Etiévant et Bastien Lachaud, ont présenté un contre-budget 2014 sous le signe de la « révolution fiscale », défendue par le Front de gauche qui annonce une marche sur le « portique de Bercy » le 1er décembre. En réponse aux 15 milliards d’euros supplémentaires programmés dans le budget 2014, marqué par de nombreux cadeaux au Medef, le PG a détaillé ses mesures pour « en finir avec l’austérité ». L’ « impôt citoyen sur les revenus » du travail et du capital, individualisé pour en finir avec l’exception française de l’imposition conjointe obligatoire, est la mesure phare. Il se substitue à la CSG et à l’impôt sur le revenu (IR). Soit un barème unique de 14 tranches et une assiette élargie, qui rapporterait 20 milliards d’euros la première année, avec « une baisse d’impôt pour plus de 90 % des citoyens » .

Le quotient familial, qui favorise les 10 % des ménages les plus aisés, serait supprimé, ainsi que les niches fiscales « les plus honteuses ». Un impôt général sur le capital, prévoyant un « héritage maximal », permettrait de « combattre la transmission des inégalités ». Il comprend notamment une réforme du rendement de l’impôt sur la fortune (ISF), une « TVA grand luxe » et une taxe sur l’immobilier de luxe et les « hautes transactions ». Pour redonner à la France les moyens de sa souveraineté budgétaire, les fonctionnaires bénéficieraient de moyens supplémentaires pour combattre la fraude fiscale et sociale ainsi que l’évasion fiscale, responsables d’un manque à gagner estimé à près de 100 milliards d’euros chaque année. L’ensemble des recettes supplémentaires dégagées a été évalué à 131,9 milliards d’euros. Un montant destiné à financer, entre autres, la reprise du pouvoir aux banques et aux marchés financiers, le partage des richesses, l’abolition de « l’insécurité sociale » et la « planification écologique », dont le coût global est estimé à 101,6 milliards.

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