La maternité des Lilas à la veille d’un dépôt de bilan ?

La maternité des Lilas est peut être sur le point de déposer son bilan si le gouvernement et l’ARS ne se positionnent pas rapidement sur le financement à long terme du projet de reconstruction.

Lou-Eve Popper  • 17 octobre 2014 abonné·es
La maternité des Lilas à la veille d’un dépôt de bilan ?
© Photo : Manifestation des personnels de la maternité des Lilas devant le ministère des Affaires sociales et de la Santé, le 7 mai 2014. (JACQUES DEMARTHON/AFP)

Malgré l’abandon par l’Agence régionale de santé (ARS) , le 9 septembre, du projet de déménagement de la maternité des Lilas à Montreuil (93), la reconstruction de cet établissement est loin d’être assurée. Elle dépend aujourd’hui de la volonté de l’État et de l’ARS de participer à son financement, comme ils s’y étaient engagés.

Début septembre, le collectif de défense de la maternité pensait pouvoir disposer de 10 millions d’euros en provenance de l’ARS et de 4 millions d’euros des collectivités. À charge pour l’État de financer les 10 millions d’euros restants pour boucler le budget.

Les membres du Conseil d’administration de la maternité se sont réunis mercredi 15 octobre pour discuter de la procédure de liquidation judiciaire qui les menace à compter du 20 octobre. Ils ont déclaré suspendre leur décision à la réponse que doit leur faire Claude Evin, directeur général de l’ARS Ile-de-France.

L’association Naissance, qui gère la maternité, a fait savoir que, si l’ARS ne s’engageait pas à financer le projet au moins jusqu’en juin 2015, la question du dépôt de bilan se poserait rapidement.

« Le personnel est épuisé et continue malgré tout à accomplir un travail remarquable, indique Marie-Laure Brival, chef du service d’obstétrique de la maternité et porte-parole du collectif. Il n’est pas possible de continuer à le malmener ainsi. Puisque l’hypothèse d’une installation à Montreuil est derrière nous et que le groupe hospitalier Diaconesses Croix-Saint-Simon nous a quittés du jour au lendemain, nous sommes dans une situation extrême, et l’ARS essaie de nous faire croire que nous pourrions proposer un nouveau projet en quelques semaines. Nous pensons avant tout à la sécurité des femmes et des salariés, nous n’avons plus besoin de promesses, l’ARS et l’État doivent s’engager. »

Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, ancien président du Conseil général de Seine-Saint-Denis et conseiller municipal du Pré-Saint-Gervais, qui soutient la lutte des Lilas depuis le début, a déclaré sur les réseaux sociaux : « La maternité des Lilas ne doit pas fermer, des garanties sérieuses doivent être vite apportées. Je persiste et signe. »

Pour symboliser le saut dans le vide que font les salariés chaque jour dans cette lutte, six d’entre eux vont sauter en parachute en compagnie du chanteur Arthur. H, ce week-end, à Nevers. Ils espèrent, par ce geste, convaincre l’ARS et le gouvernement avant qu’il ne soit trop tard.

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