PS : Un congrès et des incertitudes

Le parti renouvellera ses instances dirigeantes début juin, entre deux scrutins.

Michel Soudais  • 20 novembre 2014 abonné·es
PS : Un congrès et des incertitudes
© Photo : LEOTY/AFP

Pour la date, c’est fait. Ne reste plus qu’à choisir la ville d’accueil. Après des mois de tergiversations, la constitution d’une commission ad hoc et un rappel des statuts par la Haute autorité du parti, les socialistes ont approuvé à l’unanimité, le samedi 15 novembre en conseil national, les dates proposées par Jean-Christophe Cambadélis pour la tenue de leur prochain congrès : ça sera les 5, 6 et 7 juin. Ce choix avait été un véritable casse-tête, mêlant impératifs de calendrier électoral et positionnements par rapport à l’exécutif. Statutairement, le congrès devait se tenir à mi-mandat, soit cet automne. François Hollande et Manuel Valls souhaitaient, eux, qu’il se tienne au premier semestre 2016. C’est donc une date médiane, réclamée par la gauche du PS, qui a finalement été choisie par le Premier secrétaire. Fixée après les départementales de mars et avant les régionales de fin 2015, deux scrutins où les socialistes s’attendent à de nouvelles déroutes, elle n’est pas sans risques. Pour la direction du parti, comme pour la gauche du PS.

Si le calendrier complet du congrès ne sera dévoilé que le 13 décembre, il apparaît d’ores et déjà que la première phase, dite des « contributions », se déroulera en parallèle avec les élections départementales des 22 et 29 mars. Ce qui n’est pas de nature à favoriser l’organisation de vrais débats dans les sections avant le dépôt des motions qui, statutairement, devra intervenir au plus tard le 18 avril. Quant au vote dans les sections sur les motions, qui fixe les rapports de force du congrès, il aura lieu nécessairement le 21 mai.

En optant pour un congrès débutant en période électorale, Jean-Christophe Cambadélis, qui s’est déjà positionné le 15 novembre comme le plus à même à rassembler toutes les tendances de son parti, fait le pari que les militants auront à cœur de serrer les rangs. Et de ne pas transformer le congrès en référendum sur la politique gouvernementale. Mais seront-ils encore enclins à soutenir l’exécutif si, comme tout l’indique, les élections départementales se soldent par une nouvelle déroute électorale ? Le calendrier pourrait alors favoriser les contestataires. À condition qu’ils s’entendent sur une motion et un leader. L’hypothèse n’est, à ce jour, pas la plus vraisemblable. Emmanuel Maurel, arrivé deuxième au précédent congrès, est « candidat à porter  [ses] idées avec  [ses] amis ». Benoît Hamon, depuis sa sortie du gouvernement, est pressé par ses amis de prendre la tête du PS. D’autres attendent un signe de Martine Aubry. Autant d’incertitudes qui ne seront pas levées de sitôt.

Politique
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