Le Bureau du jazz amaigri

Les dirigeants de France musique maintiennent la structure, mais sous une forme réduite.

Ingrid Merckx  • 4 décembre 2014 abonné·es
Le Bureau du jazz amaigri
© Photo : Christophe Abramowitz/Radio France

Le Bureau du jazz à Radio France est maintenu. Une pétition et 7 000 signatures ont fait revenir Jean-Pierre Rousseau, directeur de la musique à Radio France, et Marie-Pierre de Surville, directrice de France Musique, sur leur décision de supprimer cette structure dédiée au jazz depuis 1961 (voir politis.fr et Politis n° 1316). Arnaud Merlin, producteur de feu « Matin des musiciens jazz » et de l’actuel « All that jazz », devrait reprendre le flambeau. C’est la bonne nouvelle. La moins bonne, c’est que le Bureau du jazz a considérablement maigri dans l’opération.

Seulement six concerts devraient être produits par Radio France entre janvier et juin 2015, alors que Xavier Prévost, ex-reponsable du Bureau du jazz, accueillait une trentaine d’orchestres par saison (d’octobre à juin) à raison d’un concert tous les quinze jours. D’après Jean-Pierre Rousseau, le budget du Bureau est « préservé ». Mais ce qui demeure dans l’immédiat est le budget pour les six concerts, 25 000 euros, et non celui d’ensemble, qui était de 114 000 euros. En outre, la saison 2014-2015 est déjà bien amputée puisque le Bureau du jazz a été suspendu de septembre à décembre. Autre inconnue : ces concerts étaient diffusés sur France Musique et à l’étranger. Or, aucun espace ne leur a été réservé dans la grille actuelle, signe ou vestige du choix opéré par les dirigeants de Radio France avant l’été. Les 6 prochains concerts feront l’objet d’une diffusion groupée cet été. Mais c’est aussi une manière d’écarter le jazz de la grille annuelle. « Il s’agit de trouver la bonne formule par rapport à la vie du jazz aujourd’hui », a déclaré Jean-Pierre Rousseau à la délégation du comité de la pétition, composée notamment des musiciens Patrice Caratini, Pierre de Bethmann, Fred Maurin et Jean-Charles Richard.

L’idée serait de « décloisonner le jazz » en l’intégrant aux autres programmes musicaux. De quoi relancer un vieux débat sur la place du jazz, musique savante, et ses relations avec les « musiques actuelles », ainsi que l’inquiétude des professionnels et des auditeurs quant à la potentielle perte d’identité et de visibilité du jazz, et l’exposition de sa diversité. Plus anecdotique mais néanmoins symbolique, le Bureau du jazz pourrait changer de nom. Cet intitulé, qui ne recouvre aucune identité juridique officielle, lui a été donné parce que c’était la première fois que les musiciens de jazz bénéficiaient d’un bureau « physique » à Radio France…

Culture
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