À Saransk, beaucoup de roubles pour rien
La plus petite des villes russes accueillant le Mondial, où l’ultramoderne côtoie le décrépit, a été ripolinée à grands frais, mais sans bénéfice pour la population et sans perspective pour l’après-2018.
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© Lukas Aubin
On ne vient certes pas à Saransk par hasard. De la patience, il en faut pour rejoindre cette ville de 315 000 âmes depuis Moscou, à quelque 650 km de là. Car ces dernières années, les conditions de transport qui s’offraient au voyageur laissaient à désirer. Et à ce titre Saransk s’apparente à des dizaines de villes d’importance similaire en Fédération de Russie. L’avion ? Rapide mais onéreux, avec une desserte irrégulière. Le train ou le bus ? Abordable mais interminable, avec des liaisons peu fréquentes et ponctuées de multiples arrêts. La voiture ? Déconseillée, vu l’état désastreux des routes, même si le covoiturage, avec Blablacar, a conquis les Russes depuis plusieurs années. Et même si, désormais, une nouvelle route, spécialement construite pour l’événement sportif, adoucit le trajet Moscou-Saransk par voie de terre. De quoi contredire quelque peu le célèbre dicton russe selon lequel « la Russie à deux maux : les idiots et les routes ». Il aura ainsi fallu la tenue d’une Coupe du monde de foot pour que la capitale de la République de Mordovie, où quatre matchs sont programmés, devienne plus accessible. Une Coupe du monde égale une nouvelle route, mais aussi une nouvelle gare, entièrement reconstruite pour l’occasion.
Depardieu ambassadeurEt si la Mordovie et Saransk vous disent malgré tout quelque chose, hormis pour les nombreuses colonies pénitentiaires, il y