Gérald Darmanin et la République « inattaquable et respectable »

Politis  • 3 janvier 2023
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Gérald Darmanin et la République « inattaquable et respectable »
© ev / Unsplash

Cette cascade est réalisée par un professionnel : ne tentez pas de la réaliser vous-même. Voilà ce qui nous vient en tête après les propos de Gérald Darmanin, pour justifier le limogeage de Marie Lajus, préfète d’Indre-et-Loire – lié, selon Le Canard Enchaîné (14 décembre), à son opposition à un projet d’incubateur de start-up dans le parc du château Louise de La Vallière près de Tours, contrevenant à la loi « Climat et résilience ».

Le ministre de l’Intérieur a ainsi expliqué au micro de BFM, sans trembler du menton, qu’un « représentant de la République doit être inattaquable et respectable ». On appréciera le backlip au-dessus du cynisme de la part d’un ministre qui a reconnu lui-même avoir monnayé des faveurs sexuelles dans des affaires judiciaires le concernant (trois plaintes classées sans suite), et qui côtoie des ministres comme Éric Dupont-Moretti (garde des Sceaux, mis en examen pour « prise illégale d’intérêts »), Olivier Dussopt (ministre du Travail, visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts » et « corruption »), Sébastien Lecornu (ministre des Armées, visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts ») ou encore Catherine Colonna (ministre des Affaires étrangères, visée par des signalements pour harcèlement). Sans oublier le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, mis en examen pour « prise illégale d’intérêts ».

Et sans oublier non plus, ce 1er janvier, la promotion dans l’ordre national de la Légion d’honneur de gens « inattaquables et respectables » comme François Bayrou (ancien garde des Sceaux, mis en examen pour « complicité de détournement de fonds publics »), Michèle Alliot-Marie (ancienne garde des Sceaux, mise en examen pour « prise illégale d’intérêt ») ou encore Richard Ferrand (ancien président de l’Assemblée nationale, mise en examen pour « prise illégale d’intérêts » dans une affaire jugée prescrite par la Cour de cassation, qui n’avait pas conclu sur le fond).

Plus que jamais : le macronisme, ou l’art de faire – sans vergogne – le contraire de ce qu’on dit.

Nuisances
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