L’exigence d’une révolution démocratique face à la violence politique illégitime
[TRIBUNE] Nos gouvernants, Emmanuel Macron en tête, mésestiment l’intensité de leur remise en cause et la fragilité de la légitimité démocratique dont ils se prévalent, sous couvert de « mandat électoral ».

© ev / Unsplash
Interpellé par un « gilet jaune » le 24 janvier 2019, Emmanuel Macron répondait : « J’ai été élu par le peuple (…) et si vous n’avez pas été voter, moi je suis désolé, je ne peux pas accepter de dire une démocratie, c’est un système où les gens sont fiers de ne pas aller voter et puis, quand ils ne sont pas d’accord, ils bloquent les ronds-points. Ce n’est pas la démocratie ».
Le chef de l’État se perçoit ainsi comme l’incarnation de la souveraineté populaire, dont le vote serait l’expression, et dont on ne saurait plus contester la légitimité par la suite. La caution qu’il tire du processus électif constituerait une forme de blanc-seing proscrivant toute remise en cause des décisions et institutions étatiques.
Plus grave encore, et il est important d’en prendre conscience, une telle conception du mandat finirait par reposer sur l’emploi d’une forme de « contrainte juridique », reposant notamment sur le recours récurrent à l’article 49.3 de la Constitution.
Cette justification connaît son expression paroxystique dans la volonté d’imposer la réforme des retraites, en dépit d’une contestation grandissante et dans un contexte très tendu pour les ménages français (hausse importante des taux d’inflation et de crédits, grèves à répétition, incertitudes grandissantes face à l’avenir…).
Le seuil de tolérance face à la violence politique, qui se présente sous les apparences trompeuses de la légitimité, pourrait rapidement céder
Nos gouvernants mésestiment l’intensité de leur remise en cause et la fragilité de la légitimité démocratique dont ils se prévalent, sous couvert de « mandat électoral ». Déjà artisans de l’enracinement
Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :
Des contributions pour alimenter le débat, au sein de la gauche ou plus largement, et pour donner de l’écho à des mobilisations. Ces textes ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction.
Pour aller plus loin…

L’obstination d’Emmanuel Macron et le retour du refoulé

Retraites : pas de revendication offensive sans une réforme systémique

Pour défendre un lycée pro ambitieux : préparons la riposte !
