Dans le Nord, une « carte scolaire du renoncement »
Alors que l’Éducation nationale va supprimer près de mille postes d’enseignants en primaire et maternelle, l’académie de Lille est la deuxième plus touchée par cette politique budgétaire. Sur le terrain, on s’inquiète des fermetures de classes mais aussi du manque de remplaçants.
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C’est un recours au 49.3 parmi tant d’autres, mais qui est passé relativement inaperçu. Le 4 novembre dernier, le projet de loi de finances 2023, notamment les articles relatifs au budget de l’Éducation nationale, a été adopté par l’Assemblée nationale sans débat. Le texte prévoit la suppression de 2 000 postes d’enseignants pour la prochaine rentrée scolaire, dont la moitié dans le premier degré.
Cette politique budgétaire se décline différemment selon les territoires. Après l’Île-de-France, l’académie de Lille est la deuxième plus touchée avec plus de 300 équivalents temps plein supprimés. « C’est une décision budgétaire et politique lourde de conséquences, analyse Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, particulièrement dans le Nord, où l’académie concentre des difficultés économiques et sociales dont on sait les impacts sur les parcours scolaires. »
Au niveau national comme à l’échelon local, c’est l’argument démographique qui est avancé pour expliquer ces suppressions de postes. Le ministère estime que le nombre d’élèves devrait diminuer de 91 000 dans le primaire et de 5 000 dans le secondaire. « Notre région connaît une baisse démographique plus marquée qu’au niveau national. Cela ne fait pas plaisir, mais nous devons le prendre en compte », précisait Valérie Cabuil, rectrice de l’académie de Lille, lors d’une conférence de presse le 27 janvier.
Avec près de 9 000 écoliers en moins sur les bancs des écoles, collèges et lycées, c’est « une carte scolaire douloureuse » qui se dessine pour la rentrée 2023, reconnaît-elle. En cinq ans, l’académie a perdu 20 000 élèves et 1 200 postes d’enseignants.
Pourquoi ne pas continuer à faire des classes à effectif réduit pour toutes les écoles ?
Sur le terrain, cet argument démographique est bien connu, quoique pas toujours compris. « Le dédoublement des classes de grande section de maternelle, de CP et de CE1 dans l’éducation prioritaire est une bonne chose pour l’apprentissage des élèves, souligne Guislaine David, cosecrétaire générale du Snuipp-FSU, syndicat majoritaire dans le premier degré. Pourquoi ne pas continuer à faire des classes à effectif réduit pour toutes les
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