Le tout-voiture, une déroute écologique
Face aux dizaines de projets routiers qui bétonnent des terres naturelles et encouragent les déplacements automobiles, des mobilisations citoyennes s’organisent un peu partout en France pour faire avancer des alternatives.
dans l’hebdo N° 1756 Acheter ce numéro

"Non à l’A69. Macadam massacre : bifurquons sur les chemins de traverse. » Ce message éloquent a accompagné tou·tes les opposant·es qui ont manifesté les 22 et 23 avril contre le projet d’autoroute entre Castres et Toulouse.
Ces « chemins de traverse » peinent à émerger dans les politiques publiques, encore obnubilées par le « tout-voiture », un logiciel de pensée hérité des années 1970 qui influence encore fortement l’aménagement du territoire. Autoroutes, nouveaux tronçons, échangeurs, viaducs ou contournements d’agglomérations, ces projets émergent dans tout l’Hexagone, que ce soit à Rouen, Maubeuge, Montpellier, Auxerre, Briouze, Avignon, Le Pertuis, Céret, Arles ou encore Thonon-les-Bains.
Selon le média en ligne Reporterre, plus de 55 projets routiers contestés ont été identifiés pour une artificialisation totale estimée à environ 4 488 hectares et un coût de « 17,981 milliards d’euros, dont 12,322 proviennent de fonds publics ». Face à ces kilomètres de goudron qui menacent souvent des terres agricoles et naturelles, la contestation citoyenne s’amplifie. En mai 2022, une coalition unissant tous ces collectifs citoyens s’est créée : la Déroute des routes.
« Au fil des discussions, nous avons remarqué que nous étions tous confrontés aux mêmes problèmes dans nos dossiers, aux mêmes arguments des pro-routes. Nous ne voulons pas faire de hiérarchie entre les projets, mais plutôt faire des propositions collectives afin de parler de l’enjeu national de tous ces projets locaux, et parler des alternatives possibles », raconte Enora Chopard, l’une des porte-parole de la coalition, également opposante au projet de contournement est de Rouen, vieux serpent de mer normand depuis plus de cinquante ans.
Des projets de bitume parfois archaïques, mais réactivés sous le gouvernement de Jean Castex, friand des inaugurations de routes comme celle du grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg ou du contournement de Gimont dans le Gers, lors de laquelle il a déclaré sans sourciller : « Je m’emploie à faire débloquer des dossiers routiers qui étaient dans le corner depuis parfois trente ou quarante ans, au grand dam des populations. »
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