Le droit ? Darmanin connaît pas

Politis  • 18 octobre 2023
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Le droit ? Darmanin connaît pas
Gérald Darmanin, à l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, en mai 2023.
© Lily Chavance

Ces derniers jours, des milliers  de personnes ont manifesté légalement en Europe, notamment en Espagne, en Angleterre et aux Pays-Bas, ou encore aux États-Unis, « contre le colonialisme israélien » et en « soutien au peuple palestinien ». Mais en France, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a ordonné l’interdiction de toutes les manifestations pro-palestiniennes, assimilées par lui à des manifestations « pro-Hamas », au prétexte « qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public ». « L’organisation de ces manifestations interdites doit donner lieu à des interpellations », a-t-il ajouté dans un télégramme adressé aux préfets. Le gouvernement justifie cette entrave à la liberté fondamentale de manifester par les craintes d’une importation en France du conflit entre Israël et le Hamas.

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Un argument contestable et contesté par de nombreux juristes et défenseurs des droits humains. Même le chef de la diplomatie italienne du gouvernement Meloni s’en étonne : « Interdire les manifestations dans un pays démocratique quand ce ne sont pas des manifestations violentes ne me semble pas être juste. » Pour l’avocat Vincent Brengarth, qui la conteste devant le Conseil d’État, « une telle interdiction méconnaît tant la Constitution que nos engagements internationaux, dont l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme ». Or Darmanin n’a que faire du droit : la France est condamnée par la CEDH pour la reprise des expulsions de Tchétchènes fichés S vers la Russie ? « J’assume », affirme-t-il fièrement.

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