Bien utiliser Google

Jérémie Sieffert  • 24 mai 2012 abonné·es

Que faire ?

Comme tous les matins, Fabrice allume son ordinateur et ouvre son navigateur préféré, Chrome, celui de Google. Il se rend sur Gmail pour relever son courrier, encore Google. Il lit quelques articles de presse sur Google Actualités, puis partage ses découvertes sur le réseau social Google +. Enfin, il lance une ou deux vidéos sur Youtube, racheté par… Google. Quand il sort enfin de chez lui, il n’oublie pas son smartphone, qui fonctionne avec le système Android, toujours Google, qui le géolocalise en permanence sur Google Maps. Bien entendu, comme 90 % des internautes, il pose toutes ses questions au plus célèbre des moteurs de recherche…

« Tous ces services sont très innovants et cohérents, mais ça me gêne un peu de confier toute ma vie numérique à une seule et même entreprise. »
Il existe des méthodes simples pour limiter l’emprise du géant. Comme navigateur, utiliser le libre Firefox. Pour Gmail, le consulter avec un logiciel « client » libre comme ThunderBird. Pour Google Maps, contribuer à son équivalent Open Street Map, un projet cartographique élaboré par les utilisateurs. Sur Android, prendre l’habitude de décocher l’option de géolocalisation. Pour Youtube et Google +, qui n’ont pas d’alternatives dignes de ce nom, créer des comptes avec des identifiants différents. Pour la recherche, ce ne sont pas les choix qui manquent (voir au bas de cet article).

Pourquoi ?

Le prestige de Google n’est pas usurpé. Aucune entreprise n’a autant fait pour l’essor du Web. Mais son évolution est inquiétante. D’abord, en raison de son quasi-monopole. Selon le blogueur Bluetouff, « si Google venait à s’éteindre, la majorité des internautes seraient perdus. » Il y a donc urgence à limiter la dépendance. Ensuite, à cause de la récente évolution de la politique de confidentialité de la firme, qui s’arroge désormais le droit de recouper les informations d’un même utilisateur entre les différents services. Par exemple, en plus d’analyser votre navigation et le contenu de vos mails, il saura quelles vidéos vous avez aimées, quelle musique vous écoutez, et à tout moment où vous vous trouvez et avec qui vous êtes en contact. D’où l’intérêt de cloisonner ses différentes identités pour l’empêcher de vous cerner trop précisément.

Le métier de Google, c’est de produire des services web. Mais c’est la publicité qui les finance. Trois milliards de dollars de bénéfices nets rien qu’au premier trimestre 2012, grâce aux meilleures technologies de profilage des internautes. Des technologies qui pourraient facilement servir à autre chose qu’à vendre des fers à repasser…

Comment ?

-Utiliser des moteurs de recherche alternatifs : duckduckgo.com, ixquick.com/fra (protègent la vie privée), wolframalpha.com (donne directement la réponse à vos questions), manhack.net (fait par un journaliste d’Owni, agrège de nombreux moteurs), yacy.net/fr (un projet ambitieux de moteur de recherche décentralisé, encore complexe et peu efficace, mais très prometteur)…

-Cloisonner les services de Google en utilisant des identités différentes.

Le geste utile
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