COP21: l’ONU fait la manche…

Claude-Marie Vadrot  • 2 septembre 2015 abonné·es
COP21: l’ONU fait la manche…
© Photo: LIONEL BONAVENTURE / AFP

A l’approche de la conférence de Paris sur le climat, les Nations unies viennent de s’apercevoir qu’ils n’avaient pas ou plus les moyens de la financer dans sa totalité. Une impasse budgétaire qui concerne même la prochaine réunion préparatoire programmée pour l’important rassemblement qui doit se tenir à Bonn dans le courant du mois d’octobre prochain. Le déficit annoncé est déjà de plus d’un million d’euros.

Or aussi bien pour les réunions préliminaires que pour la grande conférence parisienne, il faudra que l’ONU trouve encore au moins un million d’euros. Pour financer la présence des délégations et des experts des 195 pays convoqués par la France du 30 novembre au 12 décembre. Étant entendu que ces experts devront être présents en France avant l’ouverture des négociations. La France, elle, ne finance que l’organisation sur place et les infrastructures d’accueil, l’accueil de la presse et des organisations gouvernementales. Elle n’a pas vocation à payer la note de ce qui est à la charge de l’ONU, y compris la police interne aux installations du Bourget, qui bénéficient sur ce point d’un droit d’extra-territorialité.
Les responsables des Nations unies, et en particulier la secrétaire exécutive de la Convention cadre pour le climat, Christiane Figueres, ont donc lancé un appel à tous les pays membres pour tenter de réunir les fonds encore nécessaires pour boucler leur budget. Sans succès pour l’instant, de nombreux pays étant en retard pour verser leur « cotisation », à commencer par les plus riches comme les États Unis, prisonnier des réticences de leurs sénateurs.

Cette situation pénalisera en priorité les pays du Sud qui n’ont pas les moyens budgétaires d’étoffer eux-mêmes leurs délégations. Faute d’un nombre suffisant de diplomates et surtout d’experts, ces pays se retrouveront plus que jamais en situation d’infériorité face aux importantes représentations des grands pays industrialisés et de la Chine. Contraints qu’ils seront de courir d’une réunion à l’autre pour tenter de faire entendre et inclure leurs points de vue dans les textes d’une négociation qui promet d’être difficile tant les points de désaccords et les options du protocole espéré restent nombreux.

Cette nouvelle a de quoi refroidir tous ceux qui espèrent que la Conférence de Paris permettra de ralentir le réchauffement de la planète…

Écologie
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