Après la guerre

Le quotidien de femmes d’Asie centrale,
vu par Christophe de Ponfilly.

Jean-Claude Renard  • 3 mai 2007 abonné·es

En 2004, Christophe de Ponfilly, aujourd’hui disparu, avait choisi de filmer au Tadjikistan, au-delà du diable Vauvert, entre l’Afghanistan, la Chine, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan. Non un pays qui invite à la carte postale, mais un monde né de deux univers, le communisme avorté et l’islamisme en crise.

Pendant plusieurs mois, guidé par la cinéaste Gulya Mirzoeva, le réalisateur du fameux Massoud l’Afghan a filmé une poignée de femmes (enseignante, paysanne, journaliste, « femme-mollah », directrice d’un orphelinat), encore hantées par une récente guerre civile. Il ne voulait pas filmer la guerre, mais « elle est incontournable » , constate sur place le réalisateur, recueillant le témoignage de femmes endeuillées, pointant sa caméra sur leur quotidien, du travail dans les champs aux difficultés à nourrir leur famille, jusqu’aux hommes sans emploi depuis la fermeture des usines soviétiques.

S’il existe un fossé entre la ville et la campagne, toutes ces personnes sont unies dans la conscience de leur fragilité et dans la fatalité avec laquelle elles appréhendent leur destin. Et c’est avec courage et dignité qu’elles tentent de trouver leur place dans un monde où « les femmes ne sont rien » .

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