Human Rights Watch s’installe en France

Après Berlin, Bruxelles, Genève et Londres, l’ONG américaine Human rights watch a ouvert une antenne française à Paris le 2 octobre dernier. L’occasion de revenir sur plusieurs questions centrales, comme la Centrafrique ou la Chine.

Xavier Frison  et  Politis.fr  et  Eléonora Farade  • 11 octobre 2007 abonné·es

Ils sont venus, ils sont tous là. Jean-Louis Schreiber, président du comité de soutien de Human rights watch (HRW), Kenneth Roth, directeur exécutif, Nicholas Bequelin, chercheur de HRW spécialiste de la Chine ainsi que Jean-Marie Fardeau, ancien secrétaire général du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), désormais directeur du bureau de HRW à Paris. Et pour inaugurer l’antenne parisienne comme il se doit, rien de tel que d’aborder illico les sujets brûlants. Voici donc la Centrafrique, suivie du Tchad, et plus particulièrement la procédure judiciaire engagée contre l’ancien président tchadien Hissène Habré, actuellement réfugié au Sénégal. Prenant bonne note de l’aide financière promise par la France pour faire avancer le procès, le directeur de HRW Paris revient vite aux questions intérieures et demande au gouvernement d’assurer « la défense des personnes les plus marginalisées et les plus vulnérables ici, en France, notamment les migrants et les demandeurs d’asile » . Tout en refusant de prendre position sur le recours aux tests ADN.

L’organisation américaine dénonce par ailleurs les crimes qui ont été commis par la garde présidentielle en République centrafricaine et exhorte le Quai d’Orsay à agir. La conférence de lancement a également permis d’assister à la diffusion d’un court-métrage de six minutes dans lequel on peut voir les effets mortels et dévastateurs des armes à sous munitions, qui menacent les populations civiles depuis la guerre du Vietnam jusqu’aux conflits actuels en Irak et au Liban.

Autre grand dossier, la Chine. À l’occasion des JO de Pékin de 2008, Human rights watch espère bien pouvoir utiliser la médiatisation de l’événement pour faire connaître les problèmes de non respect des droits de l’homme dans ce pays. « Nous oeuvrons pour (…) demander que la Chine respecte sa promesse d’améliorer la situation des droits humains avant les Jeux olympiques de l’été prochain » , confirme Kenneth Roth. Le directeur du bureau de Paris, Jean-Marie Fardeau, indique pour sa part que HRW allait inviter le gouvernement français à profiter de sa présidence de l’Union européenne en 2008 pour améliorer la protection des défenseurs des droits de l’Homme dans le monde. Il y a du pain sur la planche.

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