« Historique »

C’est la première fois que les courants de gauche déposent une motion unique.

Michel Soudais  • 25 septembre 2008 abonné·es

La gauche ne sera pas muette à Reims. L’ensemble des courants de ce qu’il est convenu d’appeler la gauche du PS s’est entendu pour présenter une motion commune. Celle-ci sera conduite par Benoît Hamon. Le député européen de 41 ans, dernier rescapé du triumvirat qui avait fondé le NPS en 2002, a aussitôt annoncé sa candidature au poste de premier secrétaire du PS : « Il faut changer l’orientation du Parti et construire une nouvelle majorité » qui « refuse la mondialisation libérale », a-t-il déclaré. Outre Henri Emmanuelli, cosignataire avec Benoît Hamon de la contribution « Reconquêtes », cette motion rassemble les sensibilités de Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès et Emmanuel Maurel (« Changer »), de Gérard Filoche (« D’abord redistribuer les richesses »), de Pierre Larrouturou (« Urgence sociale »), de Marc Dolez (« Debout la gauche ») et de Jean-Luc Mélenchon (« Réinventer la gauche »).
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« C’est un événement historique, c’est la première fois depuis trente ans que l’aile gauche du parti est rassemblée, alors que la majorité est divisée »* , s’est félicité le sénateur de l’Essonne. L’accord final a été conclu, in extremis, mardi midi. Après avoir longtemps tergiversé entre une alliance avec le « pôle des reconstructeurs » constitué autour de Martine Aubry, option qui avait leur faveur, et la possibilité d’une motion commune de la gauche du PS, réclamée dès avril par les proches de Jean-Luc Mélenchon qui avaient initié un appel en ce sens signé par 1 300 militants, les animateurs de « Reconquêtes » ont d’abord annoncé, jeudi dernier, la rupture de leurs discussions avec la maire de Lille et le dépôt d’une motion de gauche avec Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche.
Lundi soir, Pierre Larrouturou acceptait de s’y joindre. Après plusieurs jours de discussion, l’économiste se félicitait que Benoît Hamon « accepte désormais l’idée que le retour de la croissance ne va pas régler tous les problèmes » . Les discussions étaient plus délicates avec Trait d’union, qui pèse d’un autre poids : la sensibilité de Jean-Luc Mélenchon compte cinq membres au bureau national, plus de vingt membres dans les instances nationales, trente maires et une centaine de secrétaires de section ; mais sa contribution, signée par 1 900 militants, avait fait du rassemblement de la gauche du parti son objectif. Unie, celle-ci a désormais les moyens de faire entendre ce qu’elle a à dire.

Politique
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