Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 2 octobre 2008 abonné·es

Samedi 4 octobre

Oum Kalthoum, l’astre de l’Orient

France 3 Sud, Méditerranée et Corse, 16 h 20

Elle a chanté avec ferveur la poésie et la passion amoureuse, elle est devenue pour le monde entier « la voix des Arabes ». Feriel Ben Mahmoud et Nicolas Daniel (qui avaient déjà signé conjointement Tunisie, une histoire de femmes, en 2006) brossent ici le portrait d’Oum Kalthoum. À coups d’images d’archives et d’entretiens, avec notamment Elias Sanbar, Gamal Ghitany, Farouk Hosni. Trente ans après sa mort, l’artiste reste pour eux le symbole d’une époque, mais aussi d’un rêve brisé : celui d’une unité politique, porté par le leader égyptien Nasser, au service duquel la chanteuse avait mis aussi souvent qu’elle le pouvait sa voix et sa célébrité. En somme, c’est l’art et le destin d’une femme qui se construisent, encore aujourd’hui.

Jacques Brel

Arte, 23 h 45

Archives rares, témoignages non moins rares (dont celui de la fille de l’artiste) accumulés, associés par Serge Dzwonek, constituent ici un portrait de l’artiste, du cinéma au départ pour les îles du Pacifique.

Dimanche 5 octobre

Silence, on maltraite

France 3, 23 h 10

Le documentaire d’Hervé Brèque s’appuie d’abord sur des chiffres. Ça commence par huit millions de personnes, en France, comptant au-delà des huit décennies. 600 000 d’entre elles seraient victimes de traitements dégradants. Le réalisateur a choisi de montrer ce qui se passe quand les portes sont fermées, lorsque les familles quittent les maisons de retraite, laissant derrière elles les vieux parents. Suivant la piste de soignants, sous couvert d’anonymat, le réalisateur pointe alors précisément un ordinaire, ce qui relève de maltraitance. Avec une arme particulière utilisée par les institutions : la culpabilité des familles, qui, si elles ne sont pas contentes, ben dame, elles n’ont qu’à s’en charger elles-mêmes, de leurs vieux. Résultat : les familles ont honte et se taisent. Pas étonnant alors d’observer le nombre de hors-champ et de caméras cachées. Le documentaire, in fine, pourrait s’inscrire dans la gravité. Balle peau. Le réalisateur a choisi le parti d’optimisme où les lieux de vie deviennent des lieux de soins. Affaire de personnalités.

Lundi 6 octobre

Good Bye Lenin !

Arte, 21 h

C’est là un long-métrage qui s’inscrit dans le cadre du renouveau du cinéma allemand célébré par la chaîne. Wolfgang Becker filme l’histoire d’un fiston qui recrée pour sa mère cardiaque une RDA qui n’existe plus. Une comédie réjouissante sur l’illusion d’un régime, à travers quelques produits alimentaires et des journaux télévisés qui disent l’effondrement des valeurs. À suivre (à 22 h 55) par un docu consacré à Wolfgang Lötzsch, champion cycliste allemand en butte aux systèmes imposés par la Stasi.

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