Des papiers ou la porte

L’entreprise de nettoyage Oxyplus est occupée par ses salariés sans papiers, qui ont été licenciés lorsqu’ils se sont mis en grève. Une régularisation leur permettrait d’être réembauchés.

Léa Barbat  • 14 janvier 2010 abonné·es

Des salariés se sont mis en grève, on les a licenciés. Huit travailleurs sans papiers de l’entreprise de nettoyage Oxyplus de Joinville-le-Pont (94) sont sous la menace de leur employeur, qui exige une autorisation provisoire de travail en bonne et due forme pour les réembaucher. Le 12 octobre 2009, ces salariés arrêtent le travail pour obtenir leur régularisation. En guise de réponse, ils reçoivent une lettre de licenciement. « Alors, depuis les fêtes, nous occupons l’entreprise » , explique Anne, du Réseau éducation sans frontières (RESF), qui dort sur place six jours par semaine. Cette bénévole a passé les fêtes de Noël et du nouvel an en compagnie des grévistes, qui réclament aussi des conditions de travail décentes. « Oxyplus, c’est de l’esclavage. Pour valider une heure de travail, les employés doivent nettoyer 3 à 4 chambres et demie. Or, il faut une demi-heure pour nettoyer une chambre, détaille-t-elle. En une journée, ils sont tenus de faire le ménage dans 25 chambres. Ils sont à mi-temps, ils font donc des heures supplémentaires qui ne sont pas payées. » Anne explique que l’entreprise touche 20 euros par chambre. Sachant que les employés se chargent d’environ quatre chambres, le gain est estimé à 80 euros par heure. Or, pour une heure, un travailleur chez Oxyplus touche 8,91 euros.

Les salariés poursuivent l’occupation des locaux de Joinville-le-Pont en attendant un engagement clair de leur employeur. Celui-ci n’a promis qu’« oralement » l’annulation des procédures et la signature des autorisations de travail. Et si la préfecture refuse de les régulariser, ces travailleurs seront bel et bien virés.

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