Et si on demandait un effort aux entreprises ?

Pour financer le régime par répartition, d’autres méthodes existent, qui reposent sur une meilleure répartition des richesses. La CGT a formulé quelques propositions très convaincantes.

Thierry Brun  • 21 janvier 2010 abonné·es

Le gouvernement s’appuie sur des données démographiques et économiques contestables pour affirmer qu’un allongement de la durée de cotisation et le relèvement de l’âge de la retraite s’imposent. Certes, les Français vivent de plus en plus longtemps (ils ont gagné un trimestre d’espérance de vie par an depuis presque cinq décennies), et il y a de moins en moins d’actifs pour financer les pensions.

Ces données sont martelées depuis plusieurs années par la très libérale OCDE et la Banque mondiale pour ­mettre en cause les régimes par répartition et prôner le développement de systèmes de retraite par capitalisation. Ainsi, après les réformes de 1993 et de 2003, la retraite moyenne ne représente plus que 48 % du salaire moyen en France en 2007 contre 57,5 % dans les pays de l’OCDE.

Or, le financement des retraites est surtout une question de répartition des richesses. Depuis plus de vingt ans, « aucun effort supplémentaire n’a été demandé aux entreprises pour payer les retraites à leurs anciens salariés », constate la CGT. Pire, les entreprises ont considérablement réduit leur contribution au financement de la protection sociale : « En quinze ans, la part des cotisations sociales dans le PIB a reculé de 2,5 points. Ce qui représente un gain net de 50 milliards pour les entreprises et un manque à gagner correspondant pour la Sécurité sociale. »

La CGT propose « un élargissement de l’assiette de cotisation à tous les revenus du travail, aux revenus financiers des entreprises, ainsi qu’une modulation de l’assiette de cotisation en fonction notamment du ratio valeur ajoutée-masse salariale ». Et pour compléter ces propositions, le gouvernement ne manquera pas de moyens pour financer les retraites d’ici à 2050, car la richesse du pays aura doublé en quarante ans. Quelques points de PIB suffiront à équilibrer le régime par répartition.

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