Freiner sa consommation de sucre

Claude-Marie Vadrot  • 29 mars 2012 abonné·es

Que faire ?

Limiter au minimum les quantités de sucre absorbées chaque jour et oublier la différence entre le saccharose (sucre en morceau ou en poudre) et le fructose (contenu par les fruits), car ce dernier peut également être produit industriellement et ajouté à de nombreux aliments et boissons en guise d’« exhausteur de goût ». Se méfier des additifs sucrés n’est jamais simple face au génie inventif de l’industrie agroalimentaire, qui joue en permanence sur le besoin allégué de ce produit, particulièrement chez les enfants, les adolescents et les « sportifs ». Les sucres, quelle que soit leur origine, entrent dans la composition des sodas, des yaourts, des barres chocolatés, des céréales du petit-déjeuner, des desserts lactés, de nombreux jus de fruits industriels et des gâteaux, qui occupent tout un linéaire des supermarchés. Mais ils existent aussi naturellement dans les pommes de terre, le pain (surtout blanc) et même les légumes secs, qui ne présentent pourtant pas une saveur sucrée. Sans oublier que tous les fruits contiennent du fructose, même s’il est largement moins nocif.

Pourquoi ?

Parce que l’abus de sucre n’endommage pas seulement les dents des enfants. Une étude détaillée, publiée par la revue Nature le 1er février dernier et signée par trois scientifiques de l’université de Californie, confirme ce que beaucoup de nutritionnistes pressentaient : l’abus de sucre est responsable des tendances à l’obésité, provoque des cancers, est un facteur déterminant de l’hypertension et augmente les risques de diabète. Robert Lustig, Laura Schmidt et Claire Brindis considèrent que manger trop de sucre est aussi nocif que la consommation excessive d’alcool et de tabac, et proposent d’interdire la vente de boissons sucrées aux moins de 17 ans.

Parce que la consommation de sucre dans les pays industrialisés est passée de 55 kg par an et par personne au début des années 1970 à 88 kg en 2010.

Parce que l’Organisation mondiale de la santé estime que, pour les adultes comme pour les enfants, les dangers commencent après 50 g de sucre par jour, soit l’équivalent de 8 morceaux. Chiffre qu’il est nécessaire de rapprocher de quelques autres : une bouteille de 33 cl de Coca-Cola représente 35 g de sucre, une barre chocolatée entre 25 g et 40 g, un yaourt aux fruits 10 g, et un dessert chocolaté de chez McDo entre 40 g et 50 g.

Parce que, lorsqu’un produit porte en grosses lettres la mention « sans sucres ajoutés », cela signifie en général qu’il y en a déjà pas mal dans le produit.

Parce que l’utilisation systématique des sucres industriels dans un nombre grandissant de desserts, de petits-déjeuners et de barres prétendument énergisantes conduit à une véritable addiction, notamment chez les enfants, les adolescents et les personnes âgées.

Comment ?

Évaluer sa consommation, et pour plus de détails sur les dangers du sucre et des informations sur les produits qui en contiennent trop, consulter notamment :

www.sanssucre.org

www.danger-sante.org

www.ipco-alsace.fr

Le geste utile
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