Urgence pour les bidonvilles

Le décès d’une fillette Rom renvoie l’État à ses responsabilités.

Ingrid Merckx  • 20 février 2014 abonné·es

Pas de victime, cette fois, mais un triste rappel : un camp de Roms a été incendié le 16 février à Marseille. Soit le jour même de la marche organisée en mémoire de Mélisa, la fillette de 8 ans retrouvée morte le 12 février à la suite de l’incendie du bidonville où elle vivait à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ils ont été près de 500 à se rassembler pour marquer leur indignation, avec, en tête de cortège, Véronique Decker, la directrice de l’école où l’enfant d’origine bulgare était scolarisée. L’objectif était aussi d’interpeller l’État.

« Il y a urgence à éradiquer les bidonvilles dans un pays aussi riche que le nôtre », a déclaré la maire PCF, Catherine Peyge. Droit au logement a pour sa part dénoncé les « propos indignes » du préfet de Seine-Saint-Denis, accusant la mairie de ne pas avoir expulsé les occupants, et du ministre de l’Intérieur, évoquant une « installation illicite ». « Comme si, finalement, la mort de cette petite fille était de la responsabilité de ses parents », s’insurge Catherine Peyge. Et de rappeler que la loi Vivien donne droit à un relogement pour les habitants d’îlots insalubres. Le 1er février, la ministre du Logement, Cécile Duflot, a annoncé un plan de résorption des bidonvilles. Pour Catherine Peyge, « cette question repose sur l’égalité territoriale, bafouée en région parisienne ». En outre, a-t-elle souligné, « la “chasse” à laquelle ces populations sont exposées est un facteur aggravant de grande précarité ».

Société
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