Réchauffement climatique : Les conséquences de l’inaction

Un an avant la conférence internationale de Paris, le Giec livre une analyse du réchauffement toujours plus alarmante.

Lena Bjurström  • 6 novembre 2014 abonné·es

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a lancé un nouveau cri d’alarme, le 2 novembre, avec la publication du dernier volet de sa cinquième analyse du changement climatique depuis 1990. Ce document servira de référence dans les négociations internationales qui reprendront début décembre à Lima, au Pérou, et devraient aboutir, fin 2015, à Paris, à la signature d’un accord international contraignant pour la première fois l’ensemble des pays à un protocole commun. Résumé des trois premiers volets du rapport, publiés depuis septembre 2013, cette synthèse a été soigneusement approuvée par des délégations de tous les pays.

Cette feuille de route politique invitant la communauté internationale à « mesurer les conséquences de l’inaction » – et à agir –devrait donc, en théorie, engager les pays vers une résolution de la réduction des gaz à effet de serre. En pratique, la publication du précédent rapport du Giec, lui aussi validé par les différentes délégations en 2008, n’avait pas eu l’effet escompté sur les décideurs internationaux lors de la Conférence de Copenhague, un an plus tard. Il est pourtant urgent d’agir. « Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2 °C ne disparaisse », alerte le président du Giec, Rajendra Pachauri. La limitation de la hausse globale des températures sous ce seuil d’ici à la fin du siècle était l’un des objectifs de la communauté internationale lors de la conférence climatique de Cancún, en 2010. Mais à en croire le Giec, si le rythme actuel est maintenu, cette frontière pourrait être franchie dès 2030. « Sans efforts d’atténuation  [du réchauffement climatique] supérieurs à ceux qui existent aujourd’hui,  […] le réchauffement  [de la planète] risque d’avoir de graves impacts, étendus et irréversibles, à la fin du XXIe siècle », confirme le rapport. Une insécurité alimentaire globale et la disparition de nombreuses espèces animales et végétales seraient des conséquences probables de ce réchauffement continu.

Éviter cette situation nécessite donc une réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % entre 2010 et 2050, et leur disparition totale d’ici à la fin du siècle. Les décideurs internationaux devront donc prendre des mesures drastiques et agir de concert. « On ne pourra lutter contre les changements climatiques que grâce à des réponses coopératives, et notamment une coopération internationale », souligne Rajendra Pachauri.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes