« Howard Zinn », d’Olivier Azam : Militants sans frontières

De l’historien Howard Zinn au philosophe Daniel Bensaïd, deux documentaires engagés.

Jean-Claude Renard  • 30 avril 2015 abonné·es

À23 ans, à bord d’un bombardier, il largue les toutes nouvelles bombes au napalm au-dessus de Royan, en avril 1945. Un tournant dans la vie d’Howard Zinn (1922-2010) quand il remet les pieds sur terre, conscient des horreurs. Ce fils de prolo, grandi à Brooklyn, se fera historien, participant aux luttes de son temps : pour les droits civiques, contre la guerre du Vietnam, d’Afghanistan et d’Irak. En 1980, Howard Zinn publie Une histoire populaire des États-Unis. Cet essai sert de fil rouge au documentaire d’Olivier Azam, commenté par Daniel Mermet, articulé autour des classes populaires, avec ses figures héroïques comme Emma Goldman, Eugene Debs ou les ouvriers du textile en grève, à Lawrence, en 1912. Héros en lutte.

L’engagement, c’est précisément le moteur du film de Carmen Castillo, On est vivants, qui s’ouvre sur une manifestation antifasciste à Paris et un extrait sonore où résonne, là aussi, la voix de Daniel Mermet au lendemain de la mort de Daniel Bensaïd (1946-2010), philosophe et théoricien de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). La réalisatrice s’attache à retracer l’itinéraire du militant, fils de bistrotier toulousain, nourri des récits de la Résistance et des Brigades internationales. C’est là que naît « une dette par rapport au passé, confie le fondateur de la LCR. Avant d’avoir un engagement raisonné, rationnel et construit, il y a quasiment  [un lien] corporel et charnel qui tisse des solidarités, des fidélités ». Carmen Castillo dessine le tableau de revendications et d’engagements traversant les continents. Des zapatistes du Chiapas au collectif Jeudi noir, des sans-terre brésiliens aux grévistes de la raffinerie de Donges. Autant de mobilisations à contre-courant, refusant toute fatalité.

Cinéma
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