Culture : démolition en cours ?

On n’en peut plus ! C’est, en substance, le cri d’alarme que poussent des directrices et directeurs de lieux, de compagnies et de festivals du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) dans un encart paru aujourd’hui dans Le Monde et Libération sous le titre : « Culture : démolition en cours ? »
En cause : les conséquences de la réforme territoriale et des différents plans d’économie décidés pour s’ajuster aux critères européens. « Les collectivités se désengagent du financement de la politique publique de la Culture », résume ce texte.
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« Les équipements artistiques et culturels sont au coeur des affrontements politiciens les plus vains et des petites passions idéologiques. Ils sont réputés superflus, non rentables, et exposés aux dernières tocades de l’événementiel populiste. La gouvernance de la culture est désorganisée par les impérities, atomisée dans ses instances, bientôt marchandisée. »
Ces responsables interpellent l’Etat :
Nous ne serons bientôt plus en mesure d’accomplir correctement les missions qui nous sont confiées ; nous ne pourrons bientôt plus assumer les accords d’entreprise et les conventions issus du dialogue social. Nous refusons d’être les fossoyeurs de notre propre profession. Nous refusons d’organiser le plan social qui se profile. Faudra-t-il dénoncer collectivement nos conventions d’objectifs ? Faudra-t-il démissionner collectivement pour être entendus ?
Lorsque les moyens de la création sont attaqués, « c’est d’abord l’emploi qui baisse. », précisent-ils.
Pendant ce temps, le Medef, avec la bénédiction de la Commission européenne, se prépare à torpiller l’accord de branche conclu dans le secteur culturel le 28 avril pour imposer une nouvelle convention sur l’assurance chômage régressive pour les intermittents, comme pour tous les professionnels : dégressivité de la durée des allocations selon le taux de chômage, recul de 50 à 57 ans des filières senior …
En outre, « la loi Création, Architecture, Patrimoine continue de prévoir la banalisation du travail illégal en promouvant le travail artistique gratuit », avertit la CGT spectacle.
Les intermittents et précaires appellent à rejoindre le rassemblement organisés ce vendredi 20 mai à 20 heures devant le siège du Medef à Paris par la commission convergence des luttes de Nuit Debout avec le soutien d’Attac.
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