États-Unis : Trump veut-il relancer la guerre de Sécession ?
Avec Trump et à la suite de Charlottesville, le racisme retrouve une sorte d’ignoble légitimité. C’est aussi le retour d’une fracture profonde qui divise les États-Unis.
dans l’hebdo N° 1468 Acheter ce numéro

Les Américains ont pu mesurer cet été l’ampleur de la régression culturelle et morale qui résulte de l’élection de Donald Trump. Ils se sont souvenus sans doute de Barack Obama entonnant « Amazing Grace » dans un temple méthodiste de Charleston, en juin 2015, quelques jours après le massacre de neuf Noirs par un suprémaciste blanc. Aujourd’hui, il s’en faut de peu que le Président américain n’apporte explicitement son soutien à l’assassin d’une manifestante antiraciste tuée à Charlottesville, en Virginie. Ne nous y trompons pas : le problème racial aux États-Unis n’a jamais été réglé. C’est ce que disent unanimement tous ceux que nous avons sollicités dans notre dossier. Mais il n’est pas indifférent que la parole raciste soit ou non condamnée, et que les émules du Ku Klux Klan puissent ou non parader comme c’était habituel jusque dans les années 1960.
Avec Trump, le racisme, non pas seulement celui des mots mais celui du crime, retrouve une sorte d’ignoble légitimité. C’est aussi le retour d’une fracture profonde qui divise les États-Unis. Une douloureuse réminiscence de la guerre de Sécession. À cela près que la fracture n’est pas seulement géographique. La question raciale traverse aussi les grandes villes du Nord. Si l’on ajoute à cela les excitations guerrières de Donald Trump sur tous les fronts de la politique internationale, on a parfois le sentiment que la roue de l’histoire tourne à l’envers. Mais ce retour de bâton résulte aussi de l’échec politique et social de ses prédécesseurs. Démocrates compris.
À lire dans ce dossier :
• États-Unis : Les nouvelles lignes de fracture
• Trump fragilisé, mais pas K.-O.
• « Trump réhabilite les racistes »
• « Ne pas être raciste ne suffit plus, il faut être antiraciste »
À lire aussi (en accès libre) >> Sylvie Laurent : « Donald Trump défend la restauration de l’homme blanc »
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