« Ala Changso »,de Sonthar Gyal : La route de la vie

Atteinte d’une maladie grave, Drolma, jeune femme vivant au fin fond du Tibet, décide d’accomplir un pèlerinage sacré jusqu’à Lhassa, la capitale de cette région autonome de la Chine. Ledit pèlerinage s’effectue à pied en se prosternant tous les trois pas et en psalmodiant un mantra de purification. Particulièrement éprouvant, il peut durer plusieurs mois… Accompagnée au début par deux voisines, qui s’éclipsent rapidement, Drolma est ensuite rejointe par Dorje, son mari, et Norbu, son mutique petit garçon né d’une union précédente.

Dans l’ombre de la mort, le film nous entraîne ainsi sur les pas de ce trio avançant cahin-caha. Les relations entre l’enfant et les deux adultes s’avèrent difficiles tandis que l’état de santé de Drolma se dégrade… D’abord conduite par la jeune femme, la fiction se déplace petit à petit vers l’enfant et, du deuil à l’éveil, prend la forme d’un récit d’apprentissage mené chemin faisant.

Tourné au Tibet et dans les provinces chinoises du Sichuan et du Qinghai,utilisant plusieurs langues locales, Ala Changso est le troisième long métrage de -Sonthar Gyal, jeune réalisateur d’origine tibétaine. Hormis quelques afféteries éparses (notamment un plan de larmes qui tombent sur une main ensanglantée), sa mise en scène apparaît sobre et élégante, empreinte d’un humanisme tout en retenue. Grâce en particulier à son usage des non-dits et des ellipses, Ala Changso distille une émotion subtile et laisse beaucoup de champ à l’imaginaire.

Le nouveau confinement entraînant la fermeture de tous les cinémas de l’Hexagone pour une durée indéterminée, le distributeur français du film (Ciné Croisette) a choisi de le rendre visible en VOD via son site Internet (cinecroisette.com) au prix de 3,99 euros.

Ala Changso, Sonthar Gyal, 1 h 49, en VOD cinecroisette.com.